La rage humaine en France en 2004 : état des lieux et prise en charge

Publié le 1 décembre 2004
Mis à jour le 6 septembre 2019

Vingt personnes sont mortes de rage en France de 1970 à 2003 (versus 55 000 par an dans le monde), 80% au retour d'un voyage en Afrique (Maghreb et Afrique noire). Les chiens étaient incriminés neuf fois sur dix et les enfants les premiers touchés. Par ailleurs si la rage autochtone des Carnivores a disparu depuis 1998, le risque persiste surtout par importation illégale d'animaux. La contamination est salivaire, même en phase préclinique, par morsures, griffures, léchage des muqueuses ou d'une peau excoriée. La transmission interhumaine n'a jamais été démontrée en dehors des greffes (cornées). L'incubation moyenne, de un à trois mois, permet d'entreprendre la vaccination ou sérovaccination. La rage déclarée revêt la forme d'une encéphalite ou d'un syndrome paralytique mortel mais de diagnostic clinique initial difficile et retardé. En cas de suspicion, le Centre national de référence de la rage (Institut Pasteur) guide la réalisation des prélèvements, leur acheminement dans des conditions optimales, permettant d'obtenir des résultats en moins de cinq jours. Pour l'entourage, le risque de contamination est théorique si les règles d'hygiène standard sont respectées. La vaccination, du ressort des centres antirabiques, n'est envisagée qu'une fois le diagnostic établi, pour les seules personnes exposées, ou dont l'interrogatoire n'est pas fiable (enfants de moins de six ans). La prévention repose sur l'information des voyageurs, surtout vers l'Afrique, concernant le danger d'approcher (voire d'importer !) un animal (chien surtout), et l'importance du respect des recommandations vaccinales, d'abord pour les jeunes enfants à l'âge de la marche

Auteur : Peigue Lafeuille H, Bourhy H, Abiteboul D, Astoul J, Cliquet F, Goudal M, Lerasle S, Mailles A, Montagne MC, Morer I, Rotivel Y, Floret D
Médecine et maladies infectieuses, 2004, vol. 34, n°. 12, p. 551-60