Existe-t-il une surmortalité par sida en Aquitaine ? Étude sur les données de déclaration obligatoire, 1982-2005

Publié le 1 janvier 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

Objectifs : Le taux de mortalité parmi les cas de sida notifiés par le biais du système des maladies à déclarations obligatoires depuis sa mise en place en 1982 suggère une surmortalité en Aquitaine par rapport au reste de la France. Une analyse a été menée pour déterminer si la létalité du sida est plus importante parmi les personnes atteintes de sida résidant en Aquitaine et d'en déterminer les causes. Patients et méthodes : Tous les cas de sida notifiés entre le 01 janvier 1982 et le 30 juin 2005 ont été inclus. Le risque relatif de décéder chez les cas résidant en Aquitaine a été estimé par un modèle de Cox ajusté sur les différentes caractéristiques des sujets, en deux périodes pour tenir compte de la mise sur le marché des puissantes associations d'antirétroviraux (HAART) en 1996. Résultats: Depuis 1982, 60 212 cas de sida ont été déclarés. Après prise en compte des principales caractéristiques des sujets, le risque de décès était significativement plus élevé en Aquitaine que dans le reste de la France (RR = 1,12, IC95%= [1,06-1,18]) durant la période pré-HAART. Depuis 1996, aucune différence significative n'était observée (RR = 0,90, IC95%= [0,75-1,09]). Conclusions : Le taux de létalité plus important en Aquitaine que dans le reste de la France était dû à une surmortalité dans cette région avant 1996. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce résultat, notamment une différence d'exhaustivité dans la déclaration des décès ou des caractéristiques différentes des cas selon les régions. La situation semble s'être inversée depuis 1996, mais cette tendance devra être surveillée dans les années à venir.

Auteur : Larrieu S, Servas V, Pouyanne P, Filleul L
Médecine et maladies infectieuses, 2008, vol. 38, n°. 1, p. 12-7