Surveillance des bactéries multirésistantes dans les établissements de santé en France. Réseau BMR-Raisin. Résultats 2014

Publié le 1 janvier 2016
Mis à jour le 6 septembre 2019

La maîtrise de la diffusion des bactéries multirésistantes (BMR) dans les établissements de santé (ES) est une priorité du programme national de lutte contre les infections nosocomiales (IN). Depuis 2002, le Raisin coordonne une surveillance des Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) et des entérobactéries productrices de béta-lactamases à spectre étendu (EBLSE) isolés de prélèvement à visée diagnostique dans les ES français. En 2014, 1 442 ES ont participé à la surveillance soit une augmentation de 202 % depuis 2002 pour une couverture de 76 % des lits d'hospitalisation de France. Pour les SARM, la densité d'incidence (DI) globale était de 0,27 pour 1 000 JH et variait entre 0,20 et 0,34 selon l'inter-région. Elle était plus élevée en court séjour (0,38) et en réanimation (0,95) qu'en SSR-SLD (0,16). Depuis 2002, la DI des SARM a diminué de 57 % globalement et de 62 % en réanimation. Pour les EBLSE, la DI globale était de 0,62 pour 1 000 JH, variant de 0,38 à 0,80 selon l'inter-région. Elle était deux fois plus élevée en court séjour (0,86) qu'en SSR-SLD (0,37). Depuis 2002, la DI des EBLSE a été multipliée par 4,8 (+375 %) et la proportion de l'espèce Escherichia coli au sein des EBLSE a augmenté de 19 à 58 %. La diminution de l'incidence des SARM suggère un impact positif des actions de prévention instituées dans les services participants au réseau. Le nombre annuel d'IN à SARM est toutefois estimé entre 25 000 et 42 000, dont environ 3 000 à 5 000 bactériémies et celui des EBLSE entre 46 000 et 97 000, dont entre 4 000 et 10 000 bactériémies. Enfin, l'augmentation de l'incidence des EBLSE, en particulier des E. coli, est préoccupante et peut servir de réservoir potentiel pour l'émergence de nouvelles souches résistantes aux carbapénèmes.

Auteur : Arnaud I, Jarlier V
Année de publication : 2016
Pages : 107 p.