Surveillance des bactéries multirésistantes dans les établissements de santé en France. Réseau BMR-Raisin. Résultats 2003

Publié le 1 août 2006
Mis à jour le 6 septembre 2019

Un protocole national de la surveillance des bactéries multirésistantes (BMR-Raisin) permet depuis 2002 aux cinq CClin (Centres de coordination et de lutte contre les infections nosocomiales) de générer à travers leurs réseaux des données standardisées sur les deux types de bactéries multirésistantes qui font l'objet du programme national de prévention, Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) et entérobactéries productrices de ß -lactamases à spectre étendu (EBLSE). Les indicateurs retenus sont le taux d'incidence pour 1 000 journées d'hospitalisations (JH) (indicateur principal) et, en court séjour, le taux d'attaque pour 100 hospitalisations (indicateur secondaire). La surveillance prend en compte les souches isolées des prélèvements à visée diagnostique. Les données générées par les CClin sont regroupées au niveau national. En 2003, 488 établissements de soins (dont 11% CHU, 39 % centres hospitaliers publics, 8% PSPH, 18 % établissements privés MCO) ont participé à la surveillance. Ces établissements regroupaient près de 160 000 lits, soit 1/3 du total des lits en France et 1/10 des lits privés. La densité d'incidence pour 1 000 JH était globalement de 0,68 pour SARM et de 0,14 pour EBLSE. La densité d'incidence pour 1 000 JH des SARM était assez homogène selon les interrégions (médiane 0,67, extrêmes 0,41-0,87), en particulier en court séjour (valeur globale 0,85, médiane 0,84, extrêmes 0,54-1,08) et en réanimation (valeur globale 2,34, médiane 2,10, extrêmes 1,37-2,99). La densité globale était de 0,40 en SSR-SLD. Les cas de SARM se distribuaient (a) selon le type de service en : 39 % médecine, 19 % chirurgie, 11% réanimation et 23 % SSR-SLD et (b) selon le type de prélèvement en : 8% hémocultures, 8% séreuses et pus profond, 18 % prélèvements respiratoires et 19 % urines. La densité d'incidence pour 1 000 JH des EBLSE variait beaucoup selon l'interrégion (extrêmes 0,03- 0,24) et était deux fois plus élevée en court séjour (0,18) qu'en SSR-SLD (0,09). Les cas d'EBLSE se distribuaient (a) selon le service en : 36 % médecine, 16 % chirurgie, 15 % réanimation et 24 % SSRSLD et (b) selon le type de prélèvement en : 5% hémocultures, 5% séreuses et pus profond, 14% prélèvements respiratoires et 61 % urines. Par extrapolation, en se basant sur ces données et le nombre de JH en France, le nombre de cas de SARM isolés de prélèvement à visée diagnostique peut être estimé de l'ordre de 68 000 par an en France en 2003 dont 5 000 bactériémies. La densité d'incidence globale des SARM et des EBLSE n'a pas diminué entre 2002, première année de surveillance BMR-Raisin, et 2003 (respectivement 0,63 et 0,68 SARM pour 1 000 JH et 0,13 et 0,14 EBLSE pour 1 000 JH). Cependant, on note une petite diminution de l'incidence en réanimation. (R.A.)

Auteur : Jarlier V, Carbonne A
Année de publication : 2006
Pages : 28 p.