Evaluation du signalement des infections nosocomiales dans les établissements de santé d'Île-de-France de 2004 à 2008

Publié le 7 septembre 2010
Mis à jour le 6 septembre 2019

Le signalement des infections nosocomiales (IN), mis en place par le décret n°2001-671 du 26 juillet 2001, s'est intégré au système d'alerte sanitaire dans l'objectif d'optimiser les actions de prévention des IN. Objectifs - Cette étude avait pour objectifs de décrire l'organisation du signalement interne et externe dans les établissements de santé (ES) d'Île-de-France, et d'évaluer les motivations et les difficultés rencontrées dans l'application de ce dispositif. Méthodes - Il s'agit d'une enquête déclarative auprès des responsables " signalement " des ES d'Île-de-France ayant adressé au moins un signalement au Centre de coordination inter-régional de la lutte contre les infections nosocomiales de l'inter-région Nord (CClin Paris-Nord) entre le 01/02/2004 et le 29/02/2008, au moyen d'un questionnaire pré-établi comportant des questions fermées sur l'organisation du signalement et une question ouverte pour les suggestions d'amélioration du dispositif par les acteurs du signalement. L'enquête a été réalisée dans 108 ES d'Île-de-France, du 20 mai au 31 octobre 2008, par un interne du CClin. Résultats - Le taux de réponse a été de 60,1%. Concernant le signalement interne, une fiche spécifique était présente dans 46,2% des ES. Dans 86,2% des ES d'Île-de-France, il existait un circuit spécifique pour le signalement interne des IN et, dans 36,9% des cas, celui-ci était informatisé. Les deux principales sources du signalement interne étaient le laboratoire de microbiologie (84,6%) et les cliniciens en charge des cas (83,1%). Le signalement externe était perçu par les responsables "signalement" comme représentant : (i) un outil intéressant dans le cadre d'une participation active au système d'alerte sanitaire (92,3%) ; (ii) un soutien pour la mise en place des mesures correctives adéquates (73,8%) ou l'aide à l'investigation (73,8%) essentiellement par le CClin ; (iii) un retour d'informations aux réseaux de correspondants des CClin. Dans 73,8% des cas, les responsables " signalement " étaient satisfaits de la rétro-information de la part du CClin, versus 29,2% de satisfaits de la rétro-information en provenance de la Ddass. Le signalement des IN semble acquis comme un outil d'alerte utile. Cependant, il reste des progrès à faire pour rendre réellement opérationnels les circuits de signalement interne. L'élaboration d'un outil informatique spécifique, accessible et simple pour le signalement externe est en cours. Par ailleurs, le rôle du CClin est perçu comme une aide positive.(R.A.)

Auteur : Bouafia N, Benissa MR, Carbonne A, Astagneau P
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2010, n°. 33, p. 353-6