Pratique du signalement externe des infections nosocomiales : une étude sociologique. Novembre 2010

Publié le 1 septembre 2011
Mis à jour le 6 septembre 2019

Le signalement des infections nosocomiales est un dispositif d'alerte, orienté vers l'action, mis en place réglementairement en 2001. Si la plus-value de ce système en termes de sécurité sanitaire a été démontrée, plusieurs évaluations conduites par les Centres de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (CClin) ou l'Institut de veille sanitaire (InVS) ont montré que son fonctionnement n'était pas optimal. Une évaluation qualitative a donc été conduite en 2009 pour mieux comprendre la dynamique de son fonctionnement dans les établissements de santé (ES) et proposer des pistes d'amélioration. Elle a été confiée par le Raisin à une sociologue et était basée sur des observations et des entretiens semi-directifs auprès de professionnels de santé de 12 ES des interrégions Ouest et Sud-Ouest et de quelques experts nationaux.L'étude a mis en évidence des dynamiques de signalement variées, organisées autour de deux piliers (président de Clin et équipes opérationnelles d'hygiène (EOH)) avec une faible intégration à la gestion des risques. Les freins au signalement externe étaient d'abord ceux du signalement interne : discussion du caractère nosocomial de l'infection (difficulté diagnostique, association à une faute), faible implication des cliniciens ou des paramédicaux, représentation négative du système ou insatisfaction de certaines EOH. Le système de SE souffrait aussi d'un manque de lisibilité, d'outils adaptés et d'objectifs clarifiés. Plusieurs facteurs paraissaient à l'inverse faciliter les bonnes pratiques de signalement : l'existence de professionnels motivés, la proximité des EOH avec les services de soins, l'automatisation des alertes au sein des ES ou l'acceptation des démarques qualité. Cette étude permet de proposer certaines pistes d'amélioration : accroitre la lisibilité du dispositif en clarifiant ses objectifs, ses circuits et en précisant les définitions d'infection nosocomiale, adapter sa déclinaison aux réalités de terrain, renforcer les formations à destination des établissements de santé et développer les espaces d'échanges entre professionnels. La mise en oeuvre récente de retours d'expérience formalisés par les CClin et la dématérialisation du signalement (e-SIN) conduite par l'InVS vont dans ce sens. (R.A.)

Auteur : Quelier C
Année de publication : 2011
Pages : 72 p.