Enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux en établissements d'hospitalisation à domicile (HAD), France, mai-juin 2012. Résultats

Publié le 1 janvier 2014
Mis à jour le 6 septembre 2019

En mai et juin 2012, l'enquête nationale de prévalence (ENP) des infections nosocomiales (IN) et des traitements anti-infectieux en hospitalisation à domicile (HAD) a inclus 179 HAD et 5 954 patients ; 55,3 % des HAD du secteur public, 35,2 % du secteur privé, 9,5 % du secteur privé d'intérêt collectif et respectivement 36,8 %, 45,6 % et 17,6 % des patients. Les HAD " services " rattachées à un établissement de santé représentaient 65,4 % des HAD participantes et ont contribué à 40 % des patients inclus dans l'enquête. Au total 403 patients (6,8 %) avaient une ou plusieurs IN active(s) et 906 (15,2 %) étaient traités par au moins un anti-infectieux dont 97 % traités par au moins 1 antibiotique. Un peu plus de la moitié des IN (56 %) était importée d'un autre établissement et 35,5 % acquises en HAD. Les principales caractéristiques et exposition à certains facteurs de risques infectieux retrouvées étaient un âge e65 ans (58,1 %), un score de Mac Cabe de 1 ou 2 (49 %), une immunodépression (25,4 %), un cancer évolutif (33,7 %) ; 41,9 % des patients étaient porteurs d'au moins un dispositif invasif : cathéter vasculaire (31,5 %, dont 19 % de chambre à cathéter implantable et 2,7 % de cathéter central à insertion périphérique), sonde urinaire (12,9 %), intubation/trachéotomie (3,5 %). Quatre sites infectieux représentaient environ 3 IN sur 4 : infection urinaire (26,9 %), infection de la peau/tissus mous (17,6 %), infection du site opératoire (15 %) et infection respiratoire (13,5 %). Les trois micro-organismes les plus fréquents étaient Staphylococcus aureus (part relative 20,7 %) Escherichia coli (20,1 %) et Pseudomonas aeruginosa (11,1 %). Les résistances étaient respectivement de 28,1 % à la méticilline pour S. aureus, 21,7 % et 34,8 % aux céphalosporines de 3e génération (C3G) pour E. coli et P. aeruginosa, respectivement. Deux familles d'antibiotiques représentaient plus de 60 % des molécules prescrites : les béta-lactamines (46,1 %), en majorité pénicillines et C3G (respectivement 25,0 % et 16,0 %), et les fluoroquinolones (16,8 %). Par contexte de prescription, les patients étaient traités pour infection communautaire (40 %) ou pour IN (38 %), plus rarement pour antibioprophylaxie médicale ; la voie orale (61,3 %) était la voie d'administration la plus utilisée pour les antibiotiques; le motif principal de prescription était tracé dans le dossier du patient dans 84,1 % des cas. L'ENP 2012 a permis de mettre en évidence l'importance de la mobilisation des HAD autour d'un projet de surveillance des IN et des consommations d'anti-infectieux. La participation de ces établissements apporte, pour la première fois, des données de référence utiles pour adapter et orienter les programmes de lutte contre les IN au niveau national, voire local, et renforcer les actions pour le bon usage des antibiotiques.

Année de publication : 2014
Pages : 72 p.