Dépistage du cancer du sein. Evaluation du suivi épidémiologique. Situation au 31 décembre 2000

Publié le 1 septembre 2002
Mis à jour le 9 septembre 2019

Les données d'évaluation au niveau national permettent d'analyser les performances de chaque département et du programme. Les indicateurs sont calculés et analysés par l'InVS. Ils sont validés par chaque médecin coordinateur départemental avant la publication dans ce rapport. Malgré les difficultés de mise en conformité des programmes sur la mise en place des deux incidences par sein recommandées par l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé, les taux de participation sont en augmentation soit 43 %. Ils demeurent cependant très variables d'un département à un autre. Ces taux de participation faibles s'expliquent en France par le taux important de dépistage individuel concomitant au dépistage organisé. L'augmentation de la participation s'observe aussi sur les taux de fidélisation, c'est à dire dans la régularité de participation au dépistage. Les indicateurs de qualité comprennent les taux de rappel et la valeur prédictive de la biopsie chirurgicale. En analyse de prévalence, le taux moyen de rappel dans le programme (pourcentage de femmes rappelées pour examens complémentaires) est de 7,6 % (extrêmes 3,7 à 11,4 %). Bien qu'il existe de nombreuses variations entre les départements le taux moyen de rappel a diminué. Il était de 8,6% en 1993 et atteint 7,7% en 2000. La valeur prédictive positive de la biopsie chirurgicale permet d'évaluer l'adéquation de l'indication de la biopsie chirurgicale. Depuis la mise en place du dépistage, la valeur prédictive positive de la biopsie chirurgicale est de 53 % (26,6 à 81,9) en prévalence et 65,6 (48,9 à 77,4) en incidence. Ce taux s'est amélioré au cours du temps. Il était en moyenne de 49,8 en 1993 et atteint 57,2 en 2000, valeurs conformes aux recommandations européennes (> 50 %). Près de 12 000 cancers ont été détectés par le dépistage dont 2 216 en 2000. Les taux de petits cancers inférieurs ou égaux à 10 mm sont très élevés 35 % en prévalence et 37 % en Incidence. Les taux de cancers sans envahissement ganglionnaire atteignent 71 % en prévalence comme en incidence. Ces taux élevés sont liés aux taux importants de dépistage individuel. En effet, 46 % des femmes se présentant pour une première mammographie dans le programme, avaient déjà effectué une mammographie. Une méta-analyse publiée en octobre 2001 conteste l'efficacité du dépistage du cancer du sein. A la demande de la Direction Générale de la Santé un groupe de travail a été mis en place par l'ANAES afin d'expertiser cette méta-analyse et de répondre à la controverse engendrée. Le groupe de travail, rapporte que la méthode (méta-analyse) ainsi que les critères retenus par les auteurs pour cette étude ne sont pas appropriés pour évaluer une intervention du type du dépistage. Le groupe de travail conclue qu'il n'est pas légitime de remettre en cause les recommandations de l'ANAES sur le dépistage. Cependant ce dernier rappelle, qu'en l'état actuel des connaissances, il est important que les femmes disposent d'une information la plus complète possible sur les bénéfices et les risques du dépistage du cancer du sein. Il est donc essentiel de rappeler l'importance de la surveillance des indicateurs d'évaluation, qui permettent, tant au niveau local qu'au niveau national, d'apprécier leurs tendances et de vérifier qu'à tout moment le programme propose aux femmes un niveau maximal de qualité.

Auteur : Ancelle Park R, Nicolau J, Paty AC
Année de publication : 2002
Pages : 40 p.