Dépistage du cancer du col de l'utérus et actes associés chez les femmes de moins de 25 ans entre 2007 et 2013 en France : une étude sur les bases de données médico-administratives françaises.

Publié le 24 janvier 2017
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction : les recommandations françaises fixent l'âge de début de dépistage du cancer du col de l'utérus par frottis cervico-utérin (FCU) à 25 ans. La régression spontanée fréquente des lésions consécutives à l'infection par le papillomavirus humain (HPV) chez les femmes plus jeunes diminue l'intérêt de ce dépistage, qui peut être à l'origine d'actes chirurgicaux sans bénéfice et potentiellement délétères. Aucune donnée nationale n'existe sur ce dépistage et la proportion d'actes diagnostiques et chirurgicaux qui en découlent. Méthodes : en utilisant les bases de données médico-administratives françaises (Sniiram-PMSI), la part du dépistage par FCU réalisé avant l'âge recommandé, ainsi que la proportion de femmes âgées de 15 à 24 ans ayant eu au moins un FCU dans l'année et dans les trois dernières années, sur la période 2007-2013, ont été calculées à partir des données du régime général, puis extrapolées à la population résidant en France. Les actes diagnostiques et chirurgicaux remboursés dans les 15 mois suivant un FCU chez les femmes de 20 à 24 ans ont été décrits en 2007 et 2012. Résultats : pour chacune des années d'étude, environ 10% des femmes ayant eu au moins un frottis remboursé dans l'année étaient âgées de moins de 25 ans, principalement de 20 à 24 ans. En 2013, chez les femmes âgées de 20 à 24 ans, 16,2% avaient eu au moins un frottis dans l'année et 35,5% au moins un dans les trois ans. Dans cette population, le recours au test HPV après un frottis a fortement augmenté sur la période d'étude (+105%). La prise en charge chirurgicale semble plus agressive, comme le souligne une augmentation de la proportion de femmes dépistées ayant eu une conisation (+16,5%) ou d'autres types d'exérèse (+74,5%) dans l'année qui suivait un premier FCU. Néanmoins, avec la diminution globale du dépistage par FCU, le nombre annuel absolu de femmes conisées a diminué, passant de 1 974 à 1 766 entre 2007 et 2012. Conclusions : une meilleure adhésion aux recommandations est nécessaire pour réduire le dépistage du cancer du col chez les jeunes femmes et ses potentielles conséquences en termes de morbidité obstétricale.

Auteur : Maura G, Chaignot C, Weill A, Alla F, Heard I
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2017, n°. 2-3, p. 32-8