Seize années de surveillance des infections invasives bactériennes en France (1991-2006) à travers le réseau EPIBAC

Publié le 1 décembre 2008
Mis à jour le 11 juin 2019

Afin de surveiller les principales infections invasives bactériennes d'origine communautaire en France, les biologistes hospitaliers volontaires du réseau Epibac notifient à l'InVS les cas de bactériémies et de méningites à Haemophilus influenzae, Listeria monocytogenes, Neisseria meningitidis, Streptococcus pneumoniae, Streptococcus agalactiae et Streptococcus pyogenes. Disposant aujourd'hui de plus de quinze années de recueil de données validées, avec une couverture nationale des admissions hospitalières proche en 2006 de 80 % et une exhaustivité de recueil également autour de 80 %, la base de données Epibac permet d'analyser les tendances et plus particulièrement l'impact de mesures de prévention, notamment vaccinales, relatives aux pathogènes étudiés. Les analyses mettent en évidence l'impact de la vaccination anti-H. influenzae de type b à travers une chute très rapide de l'incidence des infections invasives dues à H. influenzae au début des années 1990, la diminution de l'incidence des infections invasives à L. monocytogenes suite aux mesures de contrôle adoptées en 1992 et l'inversion récente de cette tendance, l'impact de la vaccination pneumococcique récemment généralisée sur l'incidence des infections invasives à S. pneumoniae chez le jeune enfant et la réduction du nombre d'infections invasives précoces à S. agalactiae suite à l'adoption de mesures préventives pendant la grossesse. La comparabilité des résultats avec ceux générés par d'autres systèmes de surveillance, lorsqu'ils existent, conforte la validité d'Epibac et des analyses effectuées à partir de ces données. Ce réseau volontaire constitue une source unique de surveillance des infections invasives bactériennes ne faisant pas l'objet d'une déclaration obligatoire. (R.A.)

Auteur : Georges S, Lepoutre A, Laurent E, Levy Bruhl D
Revue Francophone des Laboratoires, 2008, n°. 407, p. 35-43