Le sol contribue-t-il à l'exposition à l'arsenic ?

Publié le 1 avril 2010
Mis à jour le 11 juin 2019

L'arsenic (As) est un élément ubiquitaire, en première position sur la liste de hiérarchisation des substances chimiques établie en 2007 aux États-Unis. Classé dans le groupe I des agents cancérogènes certains pour l'homme, il est impliqué dans les cancers de la vessie, de la peau et du poumon. L'exposition globale à l'As peut être évaluée au travers de la mesure de la dose interne et, de tous les différents biomarqueurs, l'As urinaire est le plus souvent dosé. Peu d'auteurs ont rapporté des résultats probants sur la contribution des différents milieux d'exposition à l'arsenic, excepté pour l'eau. L'objectif de cet article est de présenter l'état des connaissances sur les niveaux d'arsenic urinaire de la population non exposée professionnellement et leurs éventuels liens avec les concentrations dans les sols. Les auteurs ont ainsi mis en évidence que les populations habitant dans une zone contaminée ont des concentrations en As urinaire plus élevées que celles résidant dans une zone non contaminée. En regard, les concentrations en As dans les sols sont très variables d'un site à l'autre (de 18,8 mg/kg à 333 mg/kg de matière sèche). Les quelques résultats disponibles ne permettent pas une conclusion claire sur le lien entre les concentrations en As dans les sols et dans les urines. Toutefois, un lien est rapporté lorsque les concentrations en As dans les sols sont supérieures à 100 mg/kg et le sol semble être un milieu contributeur à l'exposition dont la part est difficile à quantifier. La concentration moyenne de la somme de l'As inorganique et des métabolites est généralement plus élevée que la valeur repère en population générale habituellement fixée à 10 ug/L ou 10 ug/g de créatinine ; elle reste inférieure aux seuils recommandés en milieu du travail. Il est difficile de donner une signification sanitaire aux mesures d'As urinaire rapportées dans les études analysées en population générale. (R.A.)

Auteur : Fillol C, Dor F, Momas I, Seta N
Environnement risques & santé, 2010, vol. 9, n°. 2, p. 151-8