La surveillance syndromique : bilan et perspective d'un concept prometteur

Publié le 1 avril 2013
Mis à jour le 11 juin 2019

La surveillance syndromique est apparue dans le champ de la surveillance sanitaire à la fin des années 1990. D'abord proposée pour l'identification sanitaire d'un acte de bioterrorisme, elle a peu convaincu de son intérêt et de l'apport qu'elle pouvait représenter. La définition qui en est proposée aujourd'hui par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) d'Atlanta, est la plus communément admise. Elle définit cette surveillance comme fondée sur une automatisation de l'enregistrement, du transfert de données enregistrées dans un but professionnel. Des nombreuses expérimentations ou systèmes développés à cette époque, très peu ont survécu. Seuls sont toujours utilisés, les systèmes qui ont intégré une démarche de santé publique à travers des surveillances à large échelle et une implication forte des structures officielles de surveillance sanitaire. La surveillance syndromique possède de nombreux avantages tels que l'accès à des données en grand nombre en temps réel, l'absence de charge de travail spécifique pour la saisie des données, la constitution de bases historiques utiles comme référence mais qui ne doivent pas faire oublier ses limites (sensibilité ou spécificité parfois limitées, contraintes techniques lourdes...).L'expérience acquise aujourd'hui montre que la surveillance syndromique ne doit pas être opposée à la surveillance classique. Elles doivent au contraire être présentées comme complémentaires. Enfin, la surveillance syndromique doit être mise en perspective temporelle dans son utilisation, à très court terme pour l'alerte, à moyen terme pour la création de référence historique et enfin à long terme pour la constitution de bases de données historiques utiles pour la description de l'état de santé de la population au début du xxie siècle. (R.A.)

Auteur : Josseran L, Fouillet A
Revue d'épidémiologie et de santé publique, 2013, vol. 61, n°. 2, p. 163-70