Pratiques contraceptives des jeunes femmes de moins de 30 ans.

Publié le 1 mai 2013
Mis à jour le 6 septembre 2019

Depuis de nombreuses années, la France bénéficie d'une bonne couverture contraceptive : dès 1988, plus de 95 % des femmes concernées par un risque de grossesse non prévue utilisaient un contraceptif, et ce taux s'est maintenu dans le temps. Ce large recours à la contraception soulève pourtant toujours de nombreuses questions, eu égard à la fréquence des échecs contraceptifs, en particulier chez les jeunes. Ainsi, le nombre d'IVG pratiquées en France reste, depuis 2006, à un niveau stable mais élevé. Les échecs s'expliquent, en partie, par une inadéquation entre les du contraceptif prescrit et le mode de vie des femmes. En effet, la logique de prescription en France répond à un parcours contraceptif stéréotypé : ainsi la pilule apparaît comme le contraceptif le plus distribué, notamment auprès des plus jeunes, remplacé après la survenue d'une ou plusieurs maternités par un dispositif intra-utérin. Afin de modifier la dynamique d'usage des différents modes de contraception et de sortir d'une prescription médicale automatisée, la Haute Autorité de santé (HAS) a émis, en 2004, des recommandations professionnelles afin de faciliter la personnalisation de la contraception, permettre une diversification des méthodes utilisées et ouvrir l'accès au dispositif intra-utérin (DIU) à un public plus large, notamment nullipare. Pour accompagner cette ouverture aux différents modes de contraception, des actions de communication/sensibilisation ont été engagées par l'Inpes, telle la campagne "La meilleure contraception, c'est celle que l'on choisit" lancée en 2007, accompagnée de la diffusion de la brochure "Choisir sa contraception". Au-delà de la contraception régulière, l'accès aux contraceptifs de rattrapage a évolué au cours des années 2000. L'élargissement des lieux et conditions d'accès, notamment pour les mineures, l'allongement des délais d'efficacité pour les méthodes orales et la diffusion d'une information sur ces éléments ont pu modifier le recours à ces "contraceptions d'urgence". Le dernier exercice de l'enquête Baromètre santé a eu lieu en 2010, soit six ans après la diffusion des recommandations professionnelles sur la contraception. Cette enquête réalisée tous les cinq ans permet notamment de suivre l'évolution du paysage contraceptif et du recours à la contraception d'urgence (CU) en France métropolitaine. Cet article a ainsi pour objectifs de décrire l'évolution de la couverture contraceptive des Françaises de 15 à 29 ans, l'utilisation des moyens de rattrapage mis à disposition et les échecs rencontrés dans ce parcours contraceptif, notamment par la survenue d'une grossesse non prévue.[extrait chapitre]

Auteur : Gautier Arnaud, Kersaudy-rahib Delphine, LYDIÉ Nathalie
Année de publication : 2013
Pages : 145-154
Format/Durée : 15,5 x 23,5 cm
Collection : Baromètres santé