Relations à court terme entre la pollution atmosphérique urbaine et la mortalité respiratoire : la place des études temporelles. Exemple de l'étude des 9 villes (PSAS-9)

Publié le 1 janvier 2001
Mis à jour le 9 septembre 2019

Les études temporelles réalisées dans le domaine de la pollution atmosphérique visent à tester et quantifier les relations pouvant exister à court terme entre des séries journalières de niveaux ambiants de pollution atmosphérique et des séries journalières d'indicateurs de santé. Ce type d'étude a fait parfois l'objet d'une mauvaise compréhension de la méthode, notamment sur la non nécessité de prendre en compte les facteurs individuels et l'exposition personnelle à la pollution intérieure. L'ajustement sur ces facteurs de confusion individuels tel qu'il est réalisé habituellement dans les études épidémiologiques " classiques " (études cas témoins, études de cohortes) est inopportun dans les études temporelles qui sont basées sur des données agrégées. Il n'en est pas de même pour les tiers facteurs pouvant varier au cours du temps avec les niveaux de pollution atmosphérique (conditions météorologiques, épidémies virales, évolution des structures de soins, etc.) qui lors de l'analyse doivent être pris en compte soit indirectement, par modélisation du temps, soit directement, par modélisation non linéaire. Au cours de cette dernière décennie, de nombreuses études utilisant la méthode des séries temporelles ont été publiées. Elles mettent en évidence l'existence d'associations à court terme entre les niveaux journaliers de pollution atmosphérique couramment observés et la mortalité respiratoire. La cohérence des nombreux résultats publiés dans la littérature internationale constituent des arguments en faveur du caractère non biaisé des relations existant à court terme entre la pollution atmosphérique et la mortalité respiratoire.

Auteur : Filleul L, Zeghnoun A, Declercq C, Le Goaster C, Le Tertre A, Eilstein D, Medina S, Saviuc P, Prouvost H, Cassadou S, Pascal L, Quenel P
Revue des maladies respiratoires, 2001, vol. 18, n°. 4 Pt 1, p. 387-95