État de santé et nutritionnel des bénéficiaires de l'aide alimentaire en 2011-2012-France.

Publié le 1 janvier 2013
Mis à jour le 6 septembre 2019

Contexte.- L'étude Abena a été conduite au cours de l'hiver 2011-2012 afin notamment de décrire l'état de santé et nutritionnel des bénéficiaires de l'aide alimentaire. Méthode.- Il s'agit d'une étude transversale réalisée dans six zones urbaines : Paris, Dijon, Marseille, Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne. Les participants ont été recrutés selon un tirage au sort à deux degrés (structures d'aide alimentaire puis bénéficiaires). Les données ont été collectées en face-à-face auprès de 2019 bénéficiaires. Un examen clinique et biologique a été réalisé en centre de santé pour 422 bénéficiaires. Les résultats ont été comparés aux données observées en population générale dans l'Etude nationale nutrition santé 2006-2007. Résultats.- La prévalence de l'obésité était de 28,8 % parmi les bénéficiaires de l'aide alimentaire (17,6 % en population générale), avec une prévalence particulièrement élevée chez les femmes (35,1 %). Celle de l'hypertension artérielle était également élevée (48,5 % chez les hommes et 39,3 % chez les femmes ; respectivement 34,2 % et 27,8 % en population générale). Seuls 5,3 % des bénéficiaires déclaraient prendre un traitement hypotenseur (15,7 % en population générale). La prévalence de l'hyperglycémie à jeun et/ou d'un traitement antidiabétique était plus élevée qu'en population générale, en particulier chez les femmes (8,9 % contre 3,3 %). La prévalence de l'anémie ferriprive chez les femmes en âge de procréer était de 7,6 % (3,0 % en population générale). Celle des déficits sévères en vitamine D était particulièrement élevée (45,9 % contre 4,8 % en population générale). Le risque de déficit en folates concernait 27,2 % des bénéficiaires (proportion proche de celle observée en population générale). Conclusion.- L'état de santé et nutritionnel des bénéficiaires de l'aide alimentaire est préoccupant. Il apparaît prioritaire de renforcer les actions de prévention, notamment de proximité, ainsi que les dépistages de risque de maladies chroniques auprès de ces populations, en complément d'une politique économique et sociale plus globale visant à réduire les inégalités sociales de santé. Communication citée dans la "Revue épidémiologique et de santé publique" dans le supplément 4, volume 61.

Congrès International ADELF-SFSP., Bordeaux, 2013/10/17-19

Auteur : Grange D., Castetbon K., Vernay M., Escalon H., Guibert G., Vincelet C.
Année de publication : 2013