Évaluation des fréquences de consommation alimentaire d'une population d'immigrés en situation d'insertion en région parisienne.

Publié le 5 septembre 2017
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction : en changeant de pays, les migrants doivent se réapproprier certains repères fondamentaux. Cette adaptation peut conduire à l'instauration d'habitudes alimentaires moins favorables à la santé. L'objectif de l'étude était de décrire les comportements alimentaires d'une population d'immigrés enquêtés lors de leur passage à l'Office français de l'immigration et de l'Intégration (OFII), et d'étudier les relations entre ces consommations et la durée de résidence en France. Méthodes : les immigrés se rendaient à l'OFII afin de signer un contrat d'accueil et d'intégration (CAI). L'étude était proposée par l'enquêteur à ceux maitrisant le français oral et écrit. Les participants recevaient un court questionnaire, renseignant les fréquences de consommations pour 11 groupes d'aliments. Afin d'étudier les relations entre ces consommations et la durée de résidence, des analyses ajustées sur les caractéristiques sociodémographiques ont été réalisées. Résultats : l'échantillon d'étude se composait de 723 participants. Parmi eux, 33,4% consommaient au moins cinq fruits et légumes par jour. Seuls 13,3% consommaient trois produits laitiers quotidiennement. Par ailleurs, 66,3% consommaient au moins deux fois par semaine des produits issus de la pêche. Plus d'un quart (28,0%) consommait des boissons sucrées quotidiennement, et la moitié des produits sucrés (48,7%) ou gras et salés (47,0%) tous les jours. Il n'y avait aucune association statistiquement significative entre consommations par groupe d'aliments et durée de résidence en France. Conclusion : les consommations alimentaires de la population immigrée présentent quelques spécificités en comparaison de celles de la population générale, nécessitant des messages de prévention adaptés.

Auteur : Miszkowicz T, Buscail C, Mejean C, Hayashi N, Kern T, Le Luong T, Hercberg S, Julia C
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2017, n°. 19-20, p. 422-9