Confrontation des données du Programme national de surveillance du mésothéliome (PNSM) et du Programme de médicalisation du système d'information (PMSI)

Publié le 1 décembre 2006
Mis à jour le 6 septembre 2019

Position du problème : Un des objectifs du Programme national de surveillance du mésothéliome est d'estimer l'incidence nationale du mésothéliome pleural et son évolution. Dans ce cadre, il était important d'analyser la possibilité de recourir aux données du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) disponibles à l'échelon national. Méthodes : Le dédoublonnage des séjours issus de la base nationale portant le diagnostic de mésothéliome ou de cancer pleural a permis d'identifier 506 patients en 1998 et 474 patients en 1999 résidant dans un des 17 départements couverts par le Programme de surveillance du mésothéliome en 1998. Ces cas ont été appariés sur des critères indirects avec les cas enregistrés dans le Programme national de surveillance du mésothéliome durant la même période. Le retour au dossier du patient a été réalisé dans un département afin de valider la procédure d'appariement et documenter les cas non connus du Programme de surveillance du mésothéliome. Résultats : Seulement 2/3 des cas enregistrés dans le Programme de surveillance du mésothéliome avaient un séjour correspondant dans le PMSI la même année. Le retour au dossier médical a montré que 1) les cas certains du Programme de surveillance du mésothéliome étaient le plus souvent (83 % pour les deux années étudiées) retrouvés dans le PMSI avec un code diagnostic de mésothéliome, mais 10 à 15 % des patients avec un code diagnostic de mésothéliome dans le PMSI avaient un diagnostic différent dans leur dossier médical ; 2) 65 % des patients avec un code diagnostic de mésothéliome dans le PMSI et inconnus du Programme de surveillance du mésothéliome en 1998 et 55 % en 1999 étaient des cas prévalents ; 3) 3 cas suspects de mésothéliome étaient inconnus du Programme de surveillance du mésothéliome. Conclusion : L'absence de certification diagnostique, les erreurs de codage et surtout l'impossibilité de distinguer les cas incidents des cas prévalents dans le PMSI empêchent de s'appuyer sur cette seule source de données pour estimer l'incidence du mésothéliome. Elle constitue cependant une source d'informations complémentaires qui devrait être consultée systématiquement et rapprochée des données des registres de mésothéliome au niveau départemental. (R.A.)

Auteur : Geoffroy Perez B, Imbernon E, Gilg Soit Ilg A, Goldberg M
Revue d'épidémiologie et de santé publique, 2006, vol. 54, n°. 6, p. 475-83