Les canicules sont-elles une menace pour la santé publique ? Une perspective européenne.

Publié le 5 juin 2007
Mis à jour le 6 septembre 2019

A la suite de la vague de chaleur de 2003, de nombreux pays européens ont mis en oeuvre des plans d'action comprenant des dispositifs d'alerte sanitaire, de surveillance et des modifications des infrastructures existantes. La vague de chaleur de 2006 a également été à l'origine d'une surmortalité. Bien que peu de pays aient présenté des données, l'impact sur la mortalité semble avoir été beaucoup moins important en 2006 qu'en 2003. Néanmoins, dans la majeure partie de l'Europe de l'Ouest, la vague de chaleur de 2006 était moins sévère que celle de 2003. Il n'est donc pas possible de faire correspondre la baisse de mortalité signalée dans ces pays uniquement à l'efficacité des plans " canicule ". Une évaluation plus fine de l'efficacité des plans " Canicule " sera nécessaire pour éclaircir ce point. Il est prévu que les températures extrêmes de 2003 deviendront courantes en Europe d'ici quelques décennies à la suite d'une modification globale du climat. Dans ce contexte, nous devons nous assurer que les réponses de santé publique à des épisodes caniculaires sauront faire face aux changements climatiques à venir, et qu'elles n'aggravent pas l'instabilité climatique par une consommation accrue d'énergie. L'étendue des interventions visant à réduire les conséquences de la chaleur sur la santé ne devrait pas se limiter seulement à des systèmes d'alerte sanitaires et des réponses d'urgence. Nous devons également prendre en compte l'influence de la conception de nos villes, des politiques de transport et de construction sur nos dépenses énergétiques aussi bien en été qu'en hiver, ainsi que les conséquences sociales et de santé publique de l'adaptation au changement climatique et des mesures d'efficacité énergétique. (R.A.)

Auteur : Hales S, Koppe K, Matthies F, Menne B
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2007, n°. 22-23, p. 201-4