Une pandémie grippale survient lors de l’émergence d’un nouveau virus influenza bien adapté à l’être humain, capable d’être transmis efficacement d'homme à homme. Lors des précédentes pandémies grippales, les virus en cause résultaient d’échanges génétiques entre des virus influenza d’origine animale et humaine.

Les enjeux de santé publique liés à l’influenza aviaire sont donc importants et nécessitent de réaliser une surveillance des cas de grippe zoonotique afin de :

• détecter le plus précocement possible les cas de grippe aviaire, importés ou autochtones, 
• permettre leur orientation vers une prise en charge médicale adaptée,
• mettre en place les mesures permettant de limiter le risque de transmission de personne à personne d’un virus influenza d’origine aviaire.

Une surveillance spécifique des cas de grippe aviaire "dite passive" est en place depuis 2004 en France, basée sur la déclaration aux autorités sanitaires de tout cas suspect de grippe aviaire par le médecin le prenant en charge. Le point de départ de cette surveillance est un patient ayant déclaré des symptômes évocateurs d'une aviaire consécutivement à une exposition à risque.

La surveillance des cas de grippe aviaire est complétée d’un protocole de surveillance renforcée, dite "active" (appelé protocole SAGA), menée auprès des personnes exposées à un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène, y compris en l’absence de symptômes. Le point de départ de cette surveillance est une exposition à risque à des animaux infectés dans un contexte d’élevage (élevage commercial, basse-cour) ou toute autre structure détenant des animaux en captivité (centre de soins à la faune sauvage, parc zoologique, ferme pédagogique).

Par ailleurs, le Centre national de référence Virus des infections respiratoires (CNR) et le Laboratoire national de référence de l’influenza aviaire (Anses, laboratoire de Ploufragran-Plouzané-Niort) réalisent une surveillance virologique des virus influenza aviaires et de tout virus influenza de type A pour les gènes H1 et H3 (virus humains) en sous-typages détectés en laboratoire de ville ou hospitalier, en lien avec Santé publique France, afin de détecter précocement toute émergence d’un virus mieux adapté à l’être humain.

La surveillance épidémiologique de la grippe aviaire

Santé publique France est en charge de la surveillance épidémiologique, de la validation du classement de tout cas possible de grippe aviaire en cas probable (nécessitant une confirmation virologique par le Centre National de Référence Virus des infections respiratoires) détecté en France, et contribue aux investigations réalisées autour des cas confirmés. 
Dans ce cadre, Santé publique France est en lien avec les autorités sanitaires nationales et internationales et s’appuie sur le réseau territorial constitué par les Cellules régionales de Santé publique France, en interaction directe avec les Agences Régionales de Santé (ARS).

La surveillance et l’investigation des cas humains de grippe aviaire ont pour objectifs :

• d’identifier précocement tout cas survenant sur le territoire national ou importé depuis l’étranger ;
• d’orienter les patients concernés vers une prise en charge médicale adaptée ;
• de mettre en place les mesures de gestion autour des cas confirmés ;
• de réduire le risque d’émergence et de diffusion d’un virus à potentiel pandémique en isolant les cas confirmés et en investiguant les personnes-contacts et co-exposées ;
• de décrire et caractériser les cas humains d’infection par un virus influenza aviaire ou porcin et leurs expositions, notamment dans le but d’informer les autorités sanitaires dans le cadre de la surveillance internationale des virus influenza.

Surveillance passive des grippes zoonotiques : identification et suivi de cas probables et confirmés de grippe aviaire 

Toute personne présentant des symptômes d’infection respiratoire aiguë (fièvre ou sensation de fièvre d’apparition brutale et signes respiratoires) ou de symptômes oculaires (conjonctivite notamment) et ayant eu une exposition à risque dans les 10 jours précédant l’apparition des symptômes correspond à la définition d’un cas possible de grippe aviaire. 

Le patient doit alors consulter un médecin afin qu’un test RT-PCR lui soit prescrit pour identifier le le virus grippal et les sous-types de virus grippaux saisonniers. Si le test est positif pour un virus grippal de type A et négatif ou peu concluant pour les sous-types saisonniers H1N1 et H3N2, le patient correspond à la définition d’un cas probable de grippe aviaire. 

Le médecin doit signaler sans délai tout patient répondant à la définition d'un cas probable de grippe aviaire à l’Agence Régionale de Santé (ARS), qui valide le classement du patient en cas probable avec Santé publique France. L’avis d’un infectiologue référent et du CNR pourra être sollicité si besoin.

En cas de confirmation du cas par le CNR, un suivi du patient est réalisé jusqu’à guérison complète. Il lui sera demandé de rester isolé pendant 10 jours après l’apparition des symptômes, de limiter au maximum ses contacts, de porter un masque chirurgical en présence d’autres personnes, et de respecter les autres mesures barrières (lavage des mains, aération du logement, éternuement et toux dans son coude, utilisation de mouchoirs à usage unique, éviter de serrer les mains et d’embrasser, etc.). Tout contact avec des animaux sera également hautement déconseillé. Des antiviraux tels que l’oseltamivir seront prescrits quel que soit le niveau de gravité des symptômes, et associés à un traitement adapté à l’état clinique du patient.

De plus, l’ARS, en lien avec Santé publique France, identifie et réalise un suivi des personnes ayant partagé la même exposition que le cas confirmé ainsi que de ses contacts étroits, afin d’éviter tout risque de diffusion du virus d’humain à humain. Un dépistage leur sera proposé, y compris en l’absence de symptômes, afin de s’assurer que ces personnes n’ont pas été contaminées. Un traitement antiviral prophylactique leur sera également prescrit, conformément aux recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique. 

Surveillance active de la grippe aviaire (protocole SAGA) concernant les personnes exposées à des animaux infectés par un virus influenza aviaire hautement pathogène

Depuis octobre 2025, un protocole de surveillance active de la grippe aviaire (SAGA), a été lancé dans l'ensemble des régions françaises. Ce dispositif a été initialement testé sous la forme d'un pilote au cours des saisons hivernales 2023-2024 et 2024-2025. 

En cas de détection d’un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène en élevage, un dépistage par RT-PCR est proposé par les autorités sanitaires aux personnes qui y ont été exposées dans les 8 jours précédant la confirmation du foyer, même si celles-ci ne présentent aucun symptôme au moment de la détection du foyer. Ce dépistage s'effectue dans un laboratoire d'analyses médicales de proximité, sans avance de frais pour les personnes dépistées.

En cas de détection d’une infection humaine, la prise en charge du cas confirmé est organisée par l’ARS, en lien avec Santé publique France, conformément à la conduite à tenir grippe zoonotique. 

Transmission d’information

Santé publique France assure la transmission des informations recueillies dans le cadre des investigations autour de tout cas confirmé de grippe aviaire aux autorités de santé compétentes nationales et internationales (OMS, ECDC), conformément au Règlement Sanitaire International (2005).

Pour les professionnels de santé

Santé publique France a mis en place une conduite à tenir en cas de suspicion de grippe aviaire ou porcine, prenant en compte les recommandations émises par le Haut Conseil de la Santé Publique dans avis du 16 mai 2025 et les dernières informations cliniques, virologiques et épidémiologiques disponibles sur la situation internationale en lien avec les virus influenza à potentiel zoonotique. 

Un repère pour votre pratique a été réalisé pour sensibiliser les professionnels de santé à l'influenza zoonotique et à la conduite à tenir en cas de suspicion clinique. 

• Grippe zoonotique – De la prévention au signalement : Repère pour votre pratique

Une fiche-réflexe réalisée par la mission Coreb à l’attention des professionnels de santé est disponible sur le site internet de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf).

En savoir plus

• Avis du Haut Conseil de la santé publique relatif à la prévention de la grippe zoonotique chez l'être humain (6 mai 2025)
• Avis du Haut Conseil de la santé publique relatif à la prévention de la transmission à l’Homme des virus influenza porcins et aviaires (10 décembre 2021)
• Fiche réflexe grippe zoonotique de la Coreb
• Site du CNR Virus des infections respiratoires (dont la grippe et le SARS-CoV-2) 
• Site du ministère chargé de la Santé
• Site du ministère de l’Agriculture et de l'alimentation
• Site de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail 
• Page dédiée à l’influenza aviaire sur le site de la plateforme ESA 
• Site de l’Organisation mondiale de la santé 
• Site de la FAO 
• Site de l’Organisation mondiale de la santé animale 
• Site de l'ECDC

Des actions de prévention et conseils aux voyageurs

En cas d’exposition à risque, des mesures de protection individuelle permettent de se protéger d’une éventuelle contamination.

• En savoir plus : Grippe aviaire - La maladie

Tout comme les personnes exposées au virus aviaire, la vaccination contre la grippe saisonnière est recommandée :

• pour toutes les personnes ciblées par les recommandations du calendrier des vaccinations en vigueur, en particulier celles qui participent à un voyage en groupe ou en bateau de croisière ;
• pour le personnel navigant des bateaux de croisière et des avions, ainsi que les guides accompagnant les groupes de voyageurs et les accompagnateurs de voyage.

Pour en savoir plus sur les recommandations sanitaires pour les voyageurs

Ministère chargé des Affaires étrangères/informations aux voyageurs :

• Conseils aux voyageurs
• Conseils par pays : Chine
• Recommandations sanitaires pour les voyageurs 2025 (à l'attention des professionnels de santé)