Surveillance des infections du site opératoire dans les établissements de santé français. Résultats 2015

Publié le 1 janvier 2017
Mis à jour le 6 septembre 2021

La réduction d'incidence des infections du site opératoire (ISO) est l'un des objectifs du programme national de lutte contre les infections nosocomiales (IN). Depuis 1999, les surveillances interrégionales des ISO sont coordonnées par le Réseau d'alerte, d'investigation et de surveillance des infections nosocomiales (Raisin). Chaque année, les services volontaires de chirurgie recueillent des informations parmi une liste de spécialités " prioritaires " concernant le patient et l'intervention, dont les composants de l'index de risque NNIS. Tous les patients inclus doivent être suivis jusqu'au 30e jour postopératoire (90 jours pour la chirurgie orthopédique et les interventions sur le rachis). Les ISO sont définies selon les critères standard usuels. En 2015, le nombre de services ayant participé à la surveillance des interventions prioritaires n'a pas évolué par rapport à 2014 : 909 services de chirurgie pour 106 737 interventions. La répartition des spécialités et leurs taux d'ISO respectifs étaient : 276 services de chirurgie orthopédique (taux d'ISO = 1,15 %), 254 services de chirurgie digestive (1,74 %), 229 services de gynécologie-obstétrique (1,63 %), 77 services de traumatologie (0,73 %), 79 services de chirurgie d'exérèse veineuse du membre inférieur (0,38 %), 89 services d'urologie (2,76 %), 43 services de neurochirurgie (1,07 %), 42 services de chirurgie bariatrique (1,47 %), 10 services de chirurgie coronaire (4,18 %), 10 services de chirurgie thoracique (0,74 %) et 5 services de chirurgie réparatrice et reconstructive (3,47 %). Comme évoqué les années précédentes, non seulement le ralentissement de la baisse de l'incidence est confirmé, mais en plus on note, en 2015, une augmentation des taux d'ISO pour la chirurgie mammaire, les hernies de paroi abdominale, les ostéosynthèses, les hystérectomies abdominales, ainsi que les résections transuréthrales de prostate. L'influence de l'IMC sur le taux d'incidence des ISO a été mise en évidence en chirurgie digestive et gynécologie-obstétrique, du diabète en digestif et de l'hypertension artérielle en bariatrique. Une prescription d'antibioprophylaxie (ABP) recommandée par la SFAR et effectuée était un facteur protecteur d'incidence des ISO en orthopédie, gynécologieobstétrique et en neurologie (comparée aux prescriptions recommandées et non effectuées). Enfin, une douche préopératoire était un facteur protecteur d'incidence des ISO en digestif et gynécologie-obstétrique et une dépilation par rasage été significativement liée à un taux d'ISO plus élevé en gynécologie- obstétrique (comparée à une dépilation par tonte, ciseaux ou procédé chimique).

Auteur : Tanguy J, Aupee M, Réseau d'alerte d'investigation et de surveillance des infections nosocomiales (RAISIN)
Année de publication : 2017
Pages : 214 p.