Pollution atmosphérique et maladies cardiovasculaires : éléments apportés par le programme de surveillance air et santé

Publié le 1 juin 2009
Mis à jour le 6 septembre 2019

Objectif - Des méthodes de quantification des risques pour la santé associés à l'exposition à la pollution atmosphérique ont été développées au cours des 20 dernières années. La santé cardiovasculaire a rapidement fait l'objet de nombreux travaux, dans la mesure où les études épidémiologiques et expérimentales ont montré qu'elle était, au moins autant que la santé respiratoire, affectée par les polluants atmosphériques. Aujourd'hui, de nombreuses connaissances sont disponibles, d'une part, concernant l'existence d'effets délétères de la pollution atmosphérique sur la santé cardiovasculaire et, d'autre part, sur les mécanismes physiopathologiques qui sous-tendent ces effets. Le but de la présente étude était de quantifier les liens à court terme entre les niveaux de pollution atmosphérique couramment rencontrés dans les agglomérations françaises, d'une part, et la mortalité et la morbidité cardiovasculaires, d'autre part. Méthode - L'étude se fonde sur des analyses de séries temporelles pour relier les variations à court terme d'indicateurs de l'état de santé (mortalité et hospitalisations pour causes cardiovasculaires) à celles des indicateurs d'exposition à la pollution atmosphérique (NO2, O3 et PM10). Les risques relatifs ont été estimés pour chacune des villes (neuf pour la mortalité et huit pour les hospitalisations), puis une analyse combinée de ces résultats a été réalisée. Des excès de risques relatifs combinés (exprimés en pourcentage) ont ainsi été calculés. Résultats - Le risque de décès pour causes cardiovasculaires et cardiaques est significativement associé à l'ensemble des indicateurs de pollution étudiés. Les hospitalisations pour causes cardiovasculaires et cardiaques, ainsi que pour cardiopathies ischémiques, sont aussi significativement associées aux niveaux de NO2 et de PM10, mais pas à l'ozone. Discussion - Ces résultats sont cohérents avec ceux obtenus dans d'autres études épidémiologiques. Les résultats disponibles à ce jour indiquent que l'exposition aux polluants atmosphériques induirait des phénomènes de stress oxydant, d'inflammation et d'altérations du système nerveux autonome qui seraient à l'origine de ces effets. (R.A.)

Auteur : Lefranc A, Pascal L, Larrieu S, Blanchard M, Wagner V, Declercq C
Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement, 2009, vol. 70, n°. 3, p. 339-45