Valvulopathie : données
Le dispositif de surveillance des valvulopathies mis en place par Santé publique France permet d’étudier les tendances épidémiologiques de ces pathologies.
De plus en plus de patients hospitalisés pour une valvulopathie
En 2016, 38 875 patients ont été hospitalisés pour la prise en charge d’une valvulopathie en France : 89,0% d’entre eux l’ont été pour une valvulopathie d’origine non-rhumatismale (âge moyen : 74 ans – 42% de femmes) ; 5,2% pour une valvulopathie d’origine rhumatismale (âge moyen : 67 ans – 63% de femmes), 2,6% pour une valvulopathie congénitale (âge moyen : 29 ans – 40% de femmes) et 3,2% pour une valvulopathie d’origine non précisée.
Le taux d’incidence standardisé des patients hospitalisés pour une valvulopathie non rhumatismale a augmenté depuis plusieurs années et était de 52 pour 100000 personnes-années en 2016. Ce taux était beaucoup plus faible pour les patients hospitalisés pour une valvulopathie rhumatismale, avec 3 patients pour 100 000 personnes-années, en 2016, avec une évolution inverse, en diminution.
Les rétrécissements aortiques sont les valvulopathies les plus fréquentes en France, devant les insuffisances mitrales
En Europe, le type de valvulopathie le plus fréquemment retrouvé est le rétrécissement aortique. La principale origine de cette pathologie est dégénérative. En France, on observe un taux d’incidence des patients hospitalisés pour la prise en charge d’un rétrécissement aortique qui est en augmentation, particulièrement chez les personnes de plus de 75 ans. Cela peut s’expliquer par plusieurs éléments dont le vieillissement de la population mais aussi par le développement des remplacements valvulaires par voie percutanée (TAVI). Cette technique récente est moins invasive que la chirurgie avec thoracotomie réalisée sous anesthésie générale, et permet ainsi d’opérer certains patients ayant des contre-indications à la chirurgie de remplacement valvulaire classique.
Une mortalité stable pour les valvulopathies d’origine non rhumatismale
En France, en 2014, 11 179 personnes sont décédées avec une mention de valvulopathie en cause initiale ou associée sur leur certificat de décès. Les valvulopathies les plus fréquemment retrouvées étaient d’origine non rhumatismale (75,9%). Les valvulopathies rhumatismales concernaient 21,8% des décès et les valvulopathies congénitales concernaient 39 décès (0,3%).
Le taux de mortalité standardisé des valvulopathies non rhumatismales était de 12 pour 100 000 personnes-années en 2014. Le taux de mortalité des valvulopathies non rhumatismales était globalement stable entre 2000 et 2014, mais il a diminué chez les plus jeunes et augmenté chez les patients les plus âgés, reflétant un âge au décès plus élevé.
Le taux de mortalité standardisé des valvulopathies d’origine rhumatismale a diminué entre 2000 et 2014, où il était de 3,5 pour 100 000 personnes-années.
Des disparités territoriales marquées
L’analyse des taux standardisés départementaux ont montré des disparités de mortalité liée aux valvulopathies sur le territoire français (données 2012-2014 regroupées).
Concernant, les taux standardisés de mortalité liée aux valvulopathies non rhumatismales les plus élevés étaient retrouvées dans la Manche (19,0/100000 PA), le Pas-de-Calais (18,9/100000 PA), le Finistère (18,3/100000 PA), le Morbihan (17,9/100000 PA), le Bas-Rhin (17,7/100000 PA) et la Haute-Saône (16,8/100000 PA). Ces taux étaient les plus bas dans le Sud-Est de la France (Alpes-de-Haute-Provence (6,7/100000 PA)) et les départements d’outre-mer [Guyane (5,5) ; Martinique (3,6) ; Guadeloupe (3,2)].
Concernant, les taux standardisés de mortalité liée aux valvulopathies rhumatismales les plus élevés étaient retrouvées dans la Loire (7,8 pour 100000 PA), le territoire de Belfort (7,2/100000 PA), la Haute-Loire (6,5/100000 PA), et la Haute-Saône (5,9/100000 PA).