Prévention, dépistage et traitement de l'hépatite C chez les personnes détenues en France

Publié le 8 février 2022
Mis à jour le 7 février 2022

La prise en charge des personnes détenues infectées par le virus de l'hépatite C (VHC) s'inscrit dans un parcours de soins sanitaire et pénal complexe. L'arrivée des traitements antiviraux d'action directe (AAD) de l'infection par le VHC en permettant une guérison virale dans la plupart des cas contribue à la stratégie nationale d'élimination du VHC d'ici 2025. Un examen de la littérature et des données nationales disponibles a été effectué pour structurer un recueil d'informations ans trois régions métropolitaines (40% de la population détenue). L'épidémiologie et la prise en charge des personnes détenues sont peu documentées, avec des données anciennes. L'enquête Coquelicot a montré que la population pénitentiaire avait des pratiques associées à un fort risque de contamination par le VHC majorées dans le contexte de la détention. Le dépistage à l'entrée en détention était en 2010 de 93% (Prevacar), en 2015 et 2017 de 70% et de 72% (2 études de pratiques) et en 2016 de 56,5% (Île-de-France). La séroprévalence et la prévalence des infections VHC étaient en 2010 de 4,8% et 2,5% (Prevacar) et en 2017 de 2,9% et 1,1% (Fresnes). En l'absence de recueil national d'information de prise en charge médicale du VHC, l'enquête du CNS a montré que les parcours étaient hétérogènes, avec une cascade d'accès au traitement de moins d'une personne détenue sur 2, l'insuffisance de dépistage étant l'obstacle majeur. La mise en place d'un recueil de données pérennes, le renforcement d'un dépistage pour un traitement effectif apparaissent indispensables pour l'éradication du VHC en milieu pénitentiaire.

Auteur : Goujard Cécile, Ayachi Leïla, Artières Philippe, Celse Michel, Fischer Hugues, Musso Sandrine, Préau Marie, Rouzioux Christine, Silvain Christine, Suzan-Monti Marie, Vana Liliane, Yeni Patrick
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2022, n°. 3-4, p. 40-47