A la suite du signalement partagé par le Royaume-Uni relatif à des cas d’hépatites aiguës sévères d’origine inconnue chez de jeunes enfants, un dispositif de remontée d’information standardisée impliquant un réseau de cliniciens et de laboratoires a été mis en place en France pour détecter un éventuel signal similaire sur le territoire. Une première définition de cas à destination des professionnels de santé a ainsi été publiée le 3 mai 2022. Aujourd’hui, sur la base de l’évolution des connaissances et après de nouveaux échanges avec son réseau de partenaires (cliniciens, biologistes), Santé publique France adapte la définition de cas pour améliorer sa sensibilité et être en mesure d’identifier des cas moins sévères, et donc potentiellement plus nombreux. En complément, la conduite à tenir a été mise à jour pour tenir compte de cette nouvelle définition de cas.
Cas d'hépatites aiguës pédiatriques : point de situation au 07/06/2022 en France et à l’international
En France :
Sept cas possibles ont été signalés et 6 sont en cours d'investigation par les équipes médicales, en lien avec Santé publique France. La survenue de ces cas n'est pas inattendue et ne témoigne pas, à ce stade, d'un excès de cas en France.
A l’international :
- Au 30 mai 2022, 146 cas d’hépatite aiguë d’origine inconnue chez des enfants âgés de 16 ans ou moins ont été rapportés par 13 pays européens.
- Au 25 mai 2022, 222 cas d'hépatite aiguë d'étiologie inconnue ont été identifiés chez des enfants âgés de 10 ans ou moins au Royaume-Uni.
- Des cas possibles ou en cours de classement ont été rapportés dans 13 autres pays au 26 mai 2022 sans qu’il soit possible à l’heure actuelle, de savoir s’ils représentent un excès de cas ou s’il s’agit du nombre habituel de cas dans la plupart des pays.
- Au 26 mai 2022, un total de 650 cas a été rapporté dans le monde.
Un circuit de signalement des cas possibles en complément de la surveillance syndromique
Le circuit de signalement et d’investigation des cas possibles formalisé, en lien avec le ministère en charge de la Santé, s’appuie sur un réseau de cliniciens et de laboratoires incluant les quatre centres de transplantation hépatique (Necker, Bicêtre, Marseille, Lyon) et les services de réanimation pédiatrique. Son objectif est de détecter sur le territoire un éventuel signal similaire à celui observé au Royaume-Uni.
Le dispositif s’appuie sur une nouvelle définition de cas élaborée en collaboration avec les hépato-pédiatres et les trois Centres nationaux de référence impliqués (des hépatites virales B/C/Delta, des virus des gastro-entérites et des virus des infections respiratoires). La conduite à tenir devant un cas d’hépatite aiguë sévère chez les moins de 18 ans a été en conséquence mise à jour et diffusée par le ministère en charge de la Santé aux professionnels concernés.
Par ailleurs, Santé publique France continue d’analyser régulièrement :
- les données de passages aux urgences du réseau OSCOUR® pour une sélection de codes diagnostiques compatibles avec une hépatite aiguë d’étiologie inconnue (excluant notamment les hépatites virales A à E) chez les enfants de moins de 18 ans afin d'identifier une éventuelle hausse inhabituelle de ces cas sur la période récente ;
- les données d’hospitalisation (PMSI) pour pouvoir détecter une éventuelle augmentation du nombre de séjours hospitaliers compatibles avec une hépatite aiguë d’origine inconnue (données actuellement disponibles jusqu'à fin janvier 2022).