Investigation d'un syndrome des bâtiments malsains dans les laboratoires du rez-de-jardin de l'Institut de biologie du CHU de Nantes, 2006-2008

Publié le 1 janvier 2009
Mis à jour le 6 septembre 2019

Des problèmes de santé persistants ont été observés depuis 2006 parmi le personnel d'un Centre de recherche en cancérologie et le personnel d'autres laboratoires situés au même étage de l'Institut de biologie du Centre hospitalier universitaire de Nantes. Une enquête rétrospective a été menée avec un questionnaire auto-administré chez le personnel concerné. Parmi les 183 répondants, 71 % ont déclaré avoir ressenti des symptômes irritatifs (ORL, oculaires ou cutanés), généraux, digestifs ou respiratoires sur leur lieu de travail en 2006 ou 2007. La prévalence des symptômes augmentait de 22 % au 1er semestre 2006 à 52 % après octobre 2007. Deux pics de signalements ont été observés en janvier 2007 (à la suite de la fermeture de pièces de culture cellulaire) et en octobre 2007 (à la suite d'un pic d'odeurs). La fréquence des symptômes était significativement plus importante chez les femmes, chez les ingénieurs ou techniciens, chez les personnes utilisant des désinfectants et chez les personnes ayant une perception négative de l'hygrométrie, de la température ou du renouvellement d'air à leur poste de travail. En dehors d'une zone desservie par une des cinq centrales de traitement de l'air, la fréquence des symptômes était homogène chez le personnel travaillant dans le reste des locaux. Les études environnementales ont confirmé la mauvaise qualité de la ventilation, de la température et de l'hygrométrie sans concentrations excessives de composés organiques volatils. Selon l'avis d'experts toxicologues consultés, une hypothèse toxique apparaît peu plausible. Ces évènements sont décrits dans la littérature sous le terme de syndrome des bâtiments malsains. (R.A.)

Auteur : Barataud D, Hubert B, Leftah Marie N
Année de publication : 2009
Pages : 52 p.