ÉTUDE D’IMPACT Le regard de ATTENTATS : Nathalie Lydié, responsable de l’unité santésexuelle, direction de laLANCEMENT DE « ESPA 13 NOVEMBRE – PHASE 2 » prévention et de la promotion de la santé, Santé publique Pour connaître, cinq ans après les un éclairage sur les conséquences France. attentats, l’évolution de l’impact à moyen et long termes, en particulier sur psychotraumatique et l’utilisation le trouble du stress post-traumatique, des dispositifs de prise en charge, une pathologie pouvant apparaître ou la deuxième phase de l’enquête perdurer au cours des années suivant « ESPA 13 novembre » a été lancée l’événement traumatique, et de en novembre 2020. connaître les dispositifs de soutien et de soins dont les personnes impliquées Suite aux attentats du 13 novembre ont pu bénéficier. Elle est intégrée à un 2015, Santé publique France a lancé programme de recherche plus large dès 2016 la première phase d’une financé par le secrétariat général pour grande enquête épidémiologique : l’investissement via l’Agence nationale l’Enquête de santé publique post- de la recherche (ANR) et porté attentats de novembre 2015 (ESPA scientifiquement par le Centre national 13 novembre) auprès des personnes de recherche scientifique (CNRS) concernées par les événements (les et l’Institut national de la santé et « Santé publique France est personnes blessées, les personnes de la recherche médicale (Inserm) : un acteur clé dans le champ visées, menacées ou témoins, les le programme 13-Novembre. Plus de la santé sexuelle, à travers intervenants des forces de l’ordre ou de 1 400 personnes ont participé la surveillance épidémiologique de secours et les personnes endeuillées à la première enquête. Les résultats et comportementale, d’un proche). L’enquête ESPA 13 montrent un fort impact sur la santé les dispositifs de prévention novembre a pour objectif d’apporter mentale des personnes impliquées et le développement d’actions et donnent des pistes intéressantes innovantes. L’approche « pour une meilleure prise en charge de l’agence en matière de santé des victimes, des professionnels sexuelle est à la fois positive D’après les résultats et des bénévoles qui sont intervenus et globale. de la première vague réalisée au décours de ces événements. Elle s’adresse à tous les publics quelques mois après les (jeunes, adultes, hommes attentats, près de 37 % ESTIMER L’IMPACT PSYCHO ayant des rapports sexuels avec des civils ayant répondu TRAUMATIQUECINQ ANS APRÈS d’autres hommes…) et aborde Cinq ans après, il est important de de nombreux sujets en veillant souffraient d’un stress connaître l’évolution de cet impact. à consulter régulièrement post-traumatique. Certains C’est pourquoi Santé publique France les acteurs de terrain n’avaient pas recours aux a lancé en novembre 2020 la deuxième et les associations. soins, notamment les témoins. phase de l’enquête, en collaboration Santé publique France s’intéresse Avec cette deuxième vague, avec l’université Paris 13. en particulier à quatre domaines nous pourrons voir si le L’objectif de l’étude est d’estimer de la santé sexuelle : les infections recours aux soins a été plus l’impact psychotraumatique cinq ans sexuellement transmissibles important avec le temps après les attentats du 13 novembre dont le VIH, la contraception, et nous pourrons décrire 2015, ainsi que l’évolution de cet la lutte contre les discriminations l’évolution de leur santé impact entre la phase 1 et la phase 2 ; et les violences. Au travers de ses de décrire et comparer l’utilisation des diverses actions, l’agence cherche mentale. Cela chez les civils dispositifs de prise en charge depuis à délivrer des informations mais également parmi les attentats ; pour les personnes qui adaptées aux besoins de chacun. les intervenants. Pour les acceptent de fournir leur numéro de Les actions menées ont pour participants aux deux phases Sécurité sociale, suivre leurs données but d’améliorer le niveau de de l’enquête, il sera important de santé auprès de l’Assurance connaissances des individus de connaître l’évolution maladie cinq ans avant les attentats et également de faire évoluer de l’état de santé mentale et dix ans après. les attitudes, croyances entre ces deux périodes. L’étude ESPA est une cohorte ouverte. et comportements pour Hormis les personnes ayant participé permettre à chacun de prendre » à la première phase, cette seconde des décisions éclairées quant vague est également ouverte à toutes à sa santé sexuelle. » Philippe Pirard, les personnes répondant aux critères direction des maladies non transmissibles d’inclusion qu’elles aient ou non et traumatismes, Santé publique France. participé à la première vague. Santé publique France 35