Le regard de Anne-Juliette Serry, ÉTUDE responsable de l’unité nutritionet activité physique, direction ENTRED : UNE NOUVELLE ÉDITION de la prévention et de la promotionde la santé, Santé publique France.POUR MIEUX CONNAÎTRE LES BESOINS DES PERSONNES DIABÉTIQUES Santé publique France, en partenariat avec l’Assurance maladie, la Sécurité sociale des indépendants, la Haute Autorité de santé (HAS) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), a lancé la troisième édition de l’étude Entred (Échantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques), auprès de 13 000 personnes diabétiques en métropole et dans les départements d’outre-mer. Cette étude nationale sur le diabète vise à mieux « L’environnement alimentaire a radicalement connaître les besoins et le suivi des personnes changé, ces 40 dernières années, en proposant diabétiques en France. L’objectif est d’améliorer une offre alimentaire toujours plus transformée, la qualité des soins et donc la santé et la qualité plus dense en énergie, moins chère, mieux de vie de ces personnes. distribuée et mieux marquetée. Une politique Les précédentes études Entred ont notamment ambitieuse doit avoir comme objectif d’agir souligné une importante amélioration sur l’environnement obésogénique dans lequel du contrôle des facteurs de risque vasculaire les consommateurs sont amenés à effectuer pour les personnes de diabète de type 2 leurs choix alimentaires, en agissant notamment entre 2001 et 2007. sur le marketing alimentaire. Ces études ont également montré que certains Une synthèse d’études expérimentales dépistages et traitements des complications mesurant l’effet à court terme de l’exposition du diabète, en particulier ophtalmologiques, à de la publicité pour des aliments peu sains podologiques ou encore rénales, devraient sur les comportements d’adultes et d’enfants être améliorés. a montré que l’exposition induisait une Les résultats de l’étude Entred 3 seront augmentation de 56 % de consommation comparés à ceux de 2007 et de 2001 afin chez les enfants exposés par rapport de mettre en évidence les progrès réalisés, aux enfants non exposés. mais aussi ceux qu’il reste à faire pour mieux Cette différence observée ainsi que soigner les personnes diabétiques et éviter de nombreuses autres études établissant la survenue de complications. Cette nouvelle l’influence du marketing alimentaire sur les étude explorera également de nouvelles préférences alimentaires des enfants imposent thématiques, comme la littératie en santé, de prendre des mesures spécifiques pour le recours aux soins ou encore l’adhésion protéger les enfants et les adolescents. aux traitements. Les investissements publicitaires alimentaires sur l’ensemble des médias s’élèvent à 1,1 milliard d’euros et en 2018, étaient majoritairement faits à la télévision (60 %) et sur Internet (entre 20 % et 30 %). Ces éléments plaident en faveur d’un encadrement du marketing alimentaire pour les produits de plus faible qualité nutritionnelle, non seulement à la télévision, aux heures où le plus grand nombre d’enfantset d’adolescents la regardent, mais aussisur Internet, dont l’usage augmente. »13 000 personnes diabétiques en métropole et dans les départements d’outre-mer Santé publique France 33