Présence d'arsenic dans l'eau de distribution de la commune de Touet-de-l'Escarène. Evaluation quantitative des risques sanitaires

Publié le 1 décembre 2003
Mis à jour le 6 septembre 2019

A la suite de la demande de la Ddass des Alpes-Maritimes sur les risques sanitaires encourus par la population de la commune de Touet-de-l'Escarène exposée à des teneurs en arsenic hydrique supérieures à la concentration maximale admissible dans les eaux destinées à la consommation humaine, une démarche d'évaluation des risques sanitaires a été menée afin : - d'évaluer le risque sanitaire de la population si aucune mesure n'était prise pour limiter la consommation en arsenic, - d'évaluer le gain sanitaire si des mesures étaient prises pour limiter la consommation en arsenic. L'arsenic hydrique est impliqué dans la survenue des carcinomes cutanés, des cancers de la vessie et du poumon. Il est également impliqué dans le développement d'atteintes vasculaires périphériques. Les résultats de cette évaluation montrent que les risques de développer un cancer pour la population exposée sont supérieurs au risque dit " acceptable " retenu par l'OMS et que la dose journalière tolérable définie par l'US-EPA pour les risques non cancérogènes est dépassée. Dans l'hypothèse où des mesures seraient prises rapidement pour distribuer de l'eau respectant la norme de 10 microg/l, plus de la moitié des cancers attribuables à l'arsenic hydrique pourrait être évités La démarche d'évaluation des risques sanitaires fait appel à un certain nombre d'hypothèses. Au cours de cette étude, les hypothèses qui ont été retenues entraînent une surestimation du risque sanitaire. Une incertitude subsiste cependant sur les concentrations en arsenic dans l'eau de distribution et leur évolution car ces dernières ne sont connues que depuis quelques mois. Compte tenu des résultats de l'évaluation des risques sanitaires menée sur la commune de Touet- de-l'Escarène, des mesures visant à réduire les teneurs en arsenic dans les eaux à des valeurs inférieures à 10 microg/l s'imposent dès à présent. Si les solutions techniques pour aboutir à cette situation devaient être longues à mettre en place, des consignes de non consommation d'eau du robinet pour des usages alimentaires devraient être prises par les autorités compétentes. Par ailleurs, une campagne d'analyses devrait être mise en place sur l'ensemble des captages d'eau destinée à la consommation humaine des Alpes-Maritimes pour identifier les unités de distribution qui seraient dans la même situation afin de connaître la population exposée à l'arsenic hydrique dans ce département et de prendre les mesures adéquates si nécessaires.

Auteur : Lasalle JL, Poumarat L, Mantey K
Année de publication : 2003
Pages : 18 p.