COVID-19 : point épidémiologique à la Réunion du 28 mai 2020

Publié le 29 mai 2020
Mis à jour le 29 mai 2020

Résumé

Qu’est-ce qui est déjà connu de la situation à la Réunion ?

A La Réunion, la majorité des cas identifiés depuis le 11 mars étaient importés ; la transmission autochtone est restée limitée. Grâce à une réduction précoce des vols entrants, un début de confinement (17 mars) quelques jours après les 1ers cas importés (11 mars) associé à une quatorzaine systématique à l’arrivée (centre d’hébergement obligatoire du 30 mars au 14 mai), le nombre d’entrants potentiellement contaminés et pouvant entrainer la diffusion du virus sur l’île a été limité. La mise en place de moyens de détection précoce (dépistage à l’aéroport et élargissement des indications de prélèvements en médecine de ville avec mise en place de drive dès fin mars), ont permis d’identifier les cas, de dépister leur contact, et donc de limiter fortement la transmission autochtone.

Qu’est-ce qui est nouveau dans ce Point pour la région ?

Une nouvelle organisation du contact tracing a été mise en place depuis le 12 mai, impliquant les professionnels de santé (niveau 1), l’assurance maladie (niveau 2), l’agence de Santé Réunion et Santé publique France (niveau 3). Cette organisation doit permettre d’identifier le plus rapidement possible les cas et leur contacts à risque afin de mettre en place les mesures visant à limiter la diffusion (isolement au domicile, dépistage, suivi des cas et des contacts…). Les biologistes sont à l’origine du signalement des cas à partir de l’outil Sidep.
L’investigation individuelle des cas est maintenant réalisée par l’Assurance Maladie, les caractéristiques des cas (description : âge, sexe, date de début des signes, type de transmission…) ne sont plus présentées dans ce point.
L’analyse de la situation épidémiologique est complétée par des indicateurs virologiques issus de l’outil Sidep (nombre de nouveaux cas confirmés au cours de la semaine passée, taux de positivité déjà transmis antérieurement).
Au cours de la semaine 22, un foyer de transmission du virus a été identifié. A ce stade, les investigations se poursuivent ; mais cette situation confirme la vulnérabilité de l'île et la possibilité de démarrage d’une circulation virale locale, notamment à partir de cas importés.

Quelles sont les implications de santé publique dans la région ?

A ce jour, la situation épidémiologique (circulation virale à bas bruit) reste fragile et dépend de notre capacité à tous à poursuivre les mesures de contrôles mises en place.
Une nouvelle introduction de virus est possible en raison de l’augmentation de la fréquence des vols et du nombre de passagers entrant à la Réunion avec la poursuite de la circulation du virus (plus de 4 000 cas hebdomadaire en France métropolitaine en S21). Aussi la poursuite des me-sures barrières (dont le port du masque) est nécessaire y compris pour les personnes qui ont été infectées par le Covid (risque de transmission manuportée). Le respect de la quatorzaine pour les entrants (avec respect de l’isolement strict au domicile ou en centre d’hébergement) est impératif afin de limiter le risque d’installation de nouvelles chaines de transmission autochtones.
Les étapes de détection et de gestion des chaines de transmission et des situations de cas groupés (cluster) d’infection à Covid-19 sont primordiales afin de limiter la diffusion du virus. Ces étapes sont réalisées par les agence régionales de Santé (ARS) en lien avec les cellules régio-nales de Santé publique France à partir des données de l’Assurance Maladie.