COVID-19 : point épidémiologique à la Réunion du 11 juin 2020

Publié le 12 juin 2020
Mis à jour le 12 juin 2020

Résumé

Qu’est-ce qui est déjà connu de la situation à la Réunion ?

A La Réunion, la majorité des cas identifiés depuis le 11 mars était importée ; la transmission autochtone est restée limitée. Grâce à une réduction précoce des vols entrants, un début de confinement (17 mars) quelques jours après les 1ers cas importés (11 mars) associés à une quatorzaine systématique à l’arrivée (centre d’hébergement obligatoire du 30 mars au 14 mai), le nombre d’entrants potentiellement contaminés et pouvant entrainer la diffusion du virus sur l’île a été limité. La mise en place de moyens de détection précoce (dépistage à l’aéroport et élargissement des indications de prélèvements en médecine de ville avec mise en place de drive dès fin mars), ont permis d’identifier les cas, de dépister leur contact, et donc de limiter fortement la transmission autochtone.
L’investigation individuelle des cas est, depuis le 12 mai réalisée par l’Assurance Maladie. Les caractéristiques des cas (description : âge, sexe, date de début des signes, type de transmission…) ne sont plus présentées dans ce point.
L’analyse de la situation épidémiologique est complétée par des indicateurs virologiques issus de l’outil SIDEP (nombre de nouveaux cas confirmés au cours de la semaine passée, taux de positivité déjà transmis antérieurement).

Qu’est-ce qui est nouveau dans ce Point pour la région ?

En semaine 22, 4 cas autochtones secondaires à un cas importé ont été identifiés au sein d’un même foyer familial et un cluster de 4 cas en milieu familial élargi a été investigué. Ce cluster est maitrisé (absence de nouveau cas signal sur une période de 7 jours). Ces signaux confirment néanmoins la vulnérabilité de l'île et la possibilité de démarrage d’une circulation virale locale, notamment à partir de cas importés.
Au cours de la semaine 23, les 9 nouveaux cas signalés étaient tous des cas importés de métropole ou de Mayotte. Aucun cluster n’a été identifié. Les taux d’incidence et de positivité (source SIDEP) étaient inférieurs aux seuils de vigilance (<5 /100 000 et <5%, respectivement). L’activité pour suspicion de COVID19 dans les services d’urgences est restée stable et faible et aucun cas confirmé de COVID19 n’a été confirmé dans les ESMS.

Quelles sont les implications de santé publique dans la région ?

A ce jour, la situation épidémiologique reste fragile et dépend de notre capacité commune à poursuivre les mesures de contrôle mises en place.
Une nouvelle introduction de virus est possible en raison de l’augmentation de la fréquence des vols et du nombre de passagers entrant à la Réunion avec la poursuite de la circulation du virus en métropole (près de 3 000 cas en S23) ainsi qu’à Mayotte (212 cas confirmés et taux de positivité des tests de 21% en S23). Aussi le respect des mesures barrières (dont le port du masque) par tous est nécessaire. Pour les entrants, le respect de l’isolement strict au domicile ou en centre d’hébergement est impératif afin de limiter le risque d’installation de nouvelles chaines de transmission autochtones.
Les étapes de détection et de gestion des chaines de transmission et des situations de cas groupés (cluster) d’infection au SARS-CoV-2 sont primordiales afin de limiter la diffusion du virus. Ces étapes sont réalisées par les agence régionales de Santé (ARS) en lien avec les cellules régionales de Santé publique France à partir des données de l’Assurance Maladie.