Surveillance du paludisme à Mayotte. Point épidémiologique au 24 avril 2017.

Publié le 24 avril 2017
Mis à jour le 20 juin 2019

Situation épidémiologique de 1970 à 2015

Le paludisme est endémique dans l'archipel des Comores. A Mayotte, la transmission est assurée par deux vecteurs : Anopheles gambiae et Anopheles funestus.Vers la fin des années 70, la mise en place d'une lutte intégrée contre cette maladie avait permis de faire baisser de manière significative le nombre de cas.Cette stratégie reposait sur une lutte contre les moustiques vecteurs basée sur les aspersions murales intra-domiciliaires d'insecticides (AID) et les traitements des gîtes larvaires, associée à une chimioprophylaxie et à un traitement présomptif de tous les accès fébriles. Cette tendance à la baisse s'est maintenue jusqu'à la fin des années 80 malgré une petite épidémie en 1984 et le nombre de cas annuel était resté sous le seuil de 100 jusqu'en 1990. La diminution des efforts de lutte contre le paludisme à Mayotte entre 1990 et 2000, avec en particulier l'affaiblissement de la lutte anti vectorielle systématique, a eu pour conséquences une explosion du nombre des cas (plus de mille cas annuels) et l'augmentation progressive du nombre de décès dus au paludisme (dix en 2001).Entre 2002 et 2010, la réorganisation de la lutte contre le paludisme avec la reprise des AID systématiques et la lutte anti larvaire, parallèlement à l'amélioration du diagnostic (mise en place de test de diagnostic rapide) et à la modification de l'arsenal thérapeutique a permis de ramener le nombre de cas annuel en dessous de 1000. En 2012, une nouvelle stratégie de lutte anti-vectorielle (LAV) a été adoptée avec la distribution et l'installation de moustiquaires imprégnées de deltaméthrine (MIILD) sur tout le territoire de Mayotte. Le bilan de la distribution fait état de plus de 140 000 moustiquaires distribuées ou installées dans 47 000 foyers avec une moyenne de 3 MIILD par foyer. Le taux de couverture était de 91,4%.A partir de 2011, les nombres de cas ont fortement chuté à Mayotte pour atteindre 25 cas autochtones en 2012 puis seulement un seul cas autochtone par an entre 2013 et 2015 (Figure 1). Dans le même temps, le nombre de cas importés des Comores diminuait lui aussi du fait des programmes mis en place par le programme national de lutte contre paludisme de l'Union des Comores. Mayotte est entrée officiellement selon l'OMS dans la phase d'élimination du paludisme en 2014. Au vu des efforts menés dans l'Union des Comores, une élimination dans l'ensemble de l'Archipel est possible si les efforts de lutte sont maintenus.En 2016, on observe une recrudescence inquiétante du nombre de cas autochtones à Mayotte.

Année de publication : 24/04/2017