La surveillance épidémiologique du chikungunya à La Réunion entre 2005 et 2011

Publié le 1 mars 2012
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction. L'île de la Réunion a connu en 2005-2006 la plus grande épidémie de chikungunya jamais décrite. Un dispositif de surveillance spécifique a été mis en place afin de suivre l'évolution de cet épisode. Depuis, ce système est toujours opérationnel et a connu des évolutions. Ses objectifs sont de détecter précocement les cas et de suivre la situation épidémiologique de la maladie. Méthodes. En période inter-épidémique, la surveillance est basée sur une recherche exhaustive des cas. En cas d'évolution vers une situation épidémique, un basculement sur le réseau de médecins sentinelles permet d'estimer l'incidence hebdomadaire de la maladie. Une surveillance des formes graves et des décès est également effectuée. Résultats. En 2005-2006, le nombre d'infections symptomatiques de chikungunya survenues sur l'île de la Réunion a été estimé à 266 000, soit un taux d'attaque de 34 %. Au total, 222 formes graves et 44 cas de transmission materno-néonatale ont été identifiées. Depuis la fin de l'épidémie, deux clusters autochtones sont survenus dans l'ouest de l'île en 2009 puis en 2010. Le second a été plus intense par sa durée et son impact avec 164 cas, dont 112 biologiquement confirmés. Conclusion. L'expérience acquise au cours de ces dernières années, et notamment durant la grande épidémie de 2005-06, a permis à la Réunion de se doter d'un système de surveillance du chikungunya sensible et réactif qui a déjà prouvé son efficacité et sa réactivité en détectant précocement l'apparition de deux foyers de la maladie.

Auteur : Larrieu S, Balleydier E, Renault P, Baville M, Filleul L
Médecine Tropicale, 2012, vol. 72, n°. 38-42, p. 5 p.