Surveillance épidémiologique de la leptospirose à la Réunion, 2004-2008 : possible impact de l'épidémie de chikungunya sur la létalité de la leptospirose

Publié le 1 mai 2011
Mis à jour le 6 septembre 2019

En 2006, une surmortalité liée à la leptospirose à la Réunion avait alerté les pouvoirs publics alors que les dernières données épidémiologiques publiées sur la maladie dans l'île remontaient à 2003. Réalisée dans ce contexte, cette étude avait pour objectif d'actualiser les connaissances sur l'épidémiologie de la leptospirose à la Réunion. Elle a été conduite selon le schéma d'une enquête descriptive rétrospective portant sur les données du dispositif de signalement et d'investigation des cas de leptospirose hospitalisés à la Réunion entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2008. Les données du Centre national de référence (CNR) ont également été exploitées. Le nombre annuel de cas signalés (40 à 50) était stable sur la période, et les circonstances d'exposition restaient celles habituellement associées à la maladie dans l'île : près de 80 % des malades s'étaient infectés pendant la saison humide ; le principal facteur d'exposition retrouvé était l'exercice d'une profession agricole. Bien qu'en régression, Leptospira icterohaemorrhagiae restait le principal sérovar isolé. Enfin, notre étude a montré que la surmortalité observée en 2006 résultait d'une augmentation de la létalité et non de l'incidence. Cette situation pourrait être liée à l'épidémie de chikungunya de 2006. En zone d'endémie pour la leptospirose, il apparaît donc nécessaire de prendre en considération le risque de cas mortels de la maladie lors de la survenue d'épidémie d'arbovirose. (R.A.)

Auteur : Renault P, Boidin E, D'Ortenzio E, Balleydier E, Daniel B, Filleul L
Bulletin de la Société de pathologie exotique, 2011, vol. 104, n°. 2, p. 148-52