La réémergence du chikungunya à La Réunion en 2010. Evolution des actions de lutte antivectorielle

Publié le 1 mai 2011
Mis à jour le 6 septembre 2019

La réémergence de la transmission autochtone du virus du chikungunya (CHIKV) par Aedes albopictus dès le mois de mars 2010 sur l'île de La Réunion, île française dans l'océan Indien, a nécessité une réponse renforcée du service de lutte antivectorielle (LAV) de l'Agence de santé océan Indien et de la surveillance épidémiologique assurée par la cellule de l'InVS en région (CIRE). Le protocole d'intervention autour des cas signalés mis en place lors de l'épidémie de chikungunya de 2005-2007 a été renforcé tant en interne par une optimisation du déploiement des moyens sur le terrain que par une collaboration accrue avec les partenaires, principalement les communes. Ainsi, ce protocole a évolué pour une meilleure réactivité et mobilisation des moyens humains et techniques autour des signalements. Du 17 mars au 1er juillet 2010, 313 enquêtes de signalements ont été réalisées, 13 036 maisons avoisinantes rospectées et 34 393 maisons ont été contrôlées lors d'un traitement adulticide spatial des quartiers urbains. L'étude des indices entomologiques montre que la seule densité vectorielle ne peut expliquer la distribution des cas du fait que l'exposition des personnes est liée à leur mode de vie, leur habitat et leur environnement. Des actions fortes de mobilisation sociale avec une réaction rapide des partenaires sociaux ont permis de sensibiliser fortement les quartiers urbains où sont survenus des cas de chikungunya à la prévention des piqûres et la gestion de leur environnement. Les résultats des opérations de lutte montrent que l'implication de la population n'est pas suffisante et que des études doivent être menées pour définirau mieux les messages de prévention pour leur bonne application. (R.A.)

Auteur : Dehecq JS, Baville M, Margueron T, Mussard R, Filleul L
Bulletin de la Société de pathologie exotique, 2011, vol. 104, n°. 2, p. 153-60