Séroprévalence et facteurs de risque de la fièvre chikungunya à Mayotte (France) au cours de l'épidémie de 2005-2006.

Publié le 21 octobre 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

Objectifs - Évaluer la séroprévalence post-épidémique du chikungunya virus (CHIKV), déterminer la proportion de formes symptomatiques et identifier les facteurs de risque associés à cette infection. Méthodes - Une enquête sérologique auprès de 1 154 habitants de Mayotte âgés de 2 ans et plus sélectionnés par sondage en grappes à plusieurs degrés a été réalisée entre novembre et décembre 2006. Les associations entre la séropositivité au CHIKV (présence d'IgM et/ou d'IgG mesurés par Enzym Linked Immuno Sorbent Assay, Elisa) et les facteurs de risque ont été investiguées par des analyses bi et multivariables par régression logistique tenant compte du plan de sondage. Résultats - La séroprévalence globale pondérée du CHIKV était de 37,2 % (IC95 % = 33,9-40,5). Parmi les 440 participants séropositifs au CHIKV, 318 (72,3 %) ont rapporté un épisode clinique présomptif de CHIKV pendant la période épidémique. Les facteurs retrouvés significativement associés à la séropositivité CHIKV chez les personnes âgées de 15 ans et plus étaient : genre masculin, faible indice socio-économique, durée totale des études sup. ou égale à 6 ans et vivre dans un habitat de fortune. Conclusion - Nos résultats indiquent que l'infection CHIKV était symptomatique chez trois personnes sur quatre. La réduction des inégalités et la réhabilitation de l'habitat insalubre devraient être considérées en même temps que la lutte antivectorielle et l'éducation sanitaire comme une des composantes majeures de la prévention contre de futures épidémies CHIKV. (R.A.)

Auteur : Sissoko D, Moendandze A, Giry C, Malvy D, Solet JL, Collet L, Ezzedine K, Pierre V
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2008, n°. 38-39-40, p. 363-6