Situation épidémiologique des infections invasives à méningocoque à Mayotte, France de 2001 à 2006.

Publié le 4 décembre 2007
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction. Les infections invasives à méningocoque font l'objet d'une surveillance par la Direction des affaires sanitaires et sociales de Mayotte. Méthode. La présente analyse s'appuie sur les données archivées à la Dass pendant la période 2001-2006 : fiches de déclaration, confirmations biologiques et fiches d'interventions. La population de référence est celle du recensement de 2002. Résultats. Le nombre de cas pour la période s'élève à 62. L'incidence annuelle était de 5,0/10(5) en 2001 ; 3,1/10(5) en 2002 ; 13,1/10(5) en 2003 ; 5,0/10(5) en 2004 ; 8,7/10(5) en 200 5 ; 3,8/10(5) en 2006, beaucoup plus élevée que celle rencontrée en France, dans les départements français d'Amérique (DFA) ou à l'île de La Réunion. Le taux d'incidence avant l'âge de 1 an est de 57/105. L'évolution a été favorable dans 93 % des 57 dossiers documentés et la létalité était de de 7 %. La majorité des cas est issue de deux communes (p<0,0001) et de quartiers à forte population migrante. Les souches sérogroupées (n=57) étaient pour 70 % du sérogroupe B, 26 % du sérogroupe W135. Les phénotypes B:4:P1-4 ; B:NT:P1-4 et W:2a:P1-2,5 ont représenté respectivement 43 %, 22,2 % et 20 % des souches phénotypées. L'incidence de la souche W:2a:P1-2,5 s'est réduite depuis 2003. Discussion. La densité de population et la pyramide des âges sont des facteurs favorisants. Les souches circulant à Mayotte semblent d'une virulence modérée et de nature différente de celles circulant aux Comores.

Auteur : Sanquer MA
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2007, n°. 48-49, p. 412-5