Investigation d'une toxi-infection alimentaire collective multipathogène. Stade Yves du Manoir, Montpellier, février 2010

Publié le 1 décembre 2010
Mis à jour le 6 septembre 2019

Le samedi 20 février 2010, les pompiers de l'Hérault signalaient à l'Agence régionale de santé une quinzaine de personnes présentant douleurs abdominales, nausées et vomissements parmi les participants au cocktail servi lors d'un match de rugby au Stade Yves du Manoir (Montpellier). Une de ces personnes avait été transportée aux urgences. Des investigations ont été réalisées afin de confirmer l'épisode, d'identifier l'origine de la contamination et d'orienter les mesures de gestion. Une enquête de type cas-témoins a été menée conjointement par la DT 34 et la Cellule de l'Institut de veille sanitaire en région Languedoc-Roussillon à l'aide d'un questionnaire standardisé. Parallèlement, des analyses biologiques et une enquête vétérinaire ont été menées avec prélèvements de plats-témoins et inspection des locaux du traiteur et du stade. Au total, 94 cas et 110 témoins ont été identifiés parmi les participants au cocktail. L'enquête épidémiologique a mis en évidence deux vagues épidémiques, précoce et tardive, avec des symptomatologies distinctes et des durées médianes d'incubation respectivement de 3 heures 30 minutes et 30 heures. Les résultats des investigations épidémiologiques, biologiques et vétérinaires étaient en faveur d'une intoxication des cas précoces par ingestion de mini-jambonneau contaminé par Staphylococcus aureus (OR=3,75 ; IC=[1,91 ; 7,35] p=0,001) et d'une intoxication des cas tardifs par consommation d'huîtres contaminées par Norovirus (OR=32,22 ; IC=[7,09 ; 146,34] p<0,001). Cette investigation a permis d'identifier les aliments et les agents pathogènes à l'origine de cette toxi-infection alimentaire collective. Cet épisode a été l'occasion de souligner l'importance du respect des pratiques d'hygiène en restauration collective et de la mise en place précoce de mesures de contrôle dès lors que les résultats des investigations épidémiologiques ou vétérinaires sont connus. (R.A.)

Auteur : Viriot D, Watrin M, Cathala P, Moyano MB, Benoit P, Cochet A
Année de publication : 2010
Pages : 20 p.