Infections invasives à méningocoques dans la Manche en 2010, une situation potentiellement épidémique ?

Publié le 1 octobre 2011
Mis à jour le 6 septembre 2019

En 2010, pour le département de la Manche, 16 cas d'infections invasives à méningocoques (IIM) ont été notifiés à l'Agence régionale de santé tous sérogroupes confondus, pour une population de 496 000 habitants. Parmi les 16 cas observés, 11 étaient du sérogroupe B. En 2010, la Manche était classée troisième département français pour l'incidence tant des IIM tous sérogroupes confondus que des IIM de sérogroupe B uniquement. La question d'une éventuelle situation d'épidémie ou d'hyperendémie se posait, et une analyse plus approfondie de la situation a été menée par la Cire Normandie. Ainsi en 2010, 2,2 fois plus de cas d'IIM ont été observés par rapport au nombre de cas attendu calculé sur les trois dernières années civiles, que ce soit tous sérogroupes confondus ou pour le sérogroupe B seul. Cette augmentation est statistiquement significative. Les IIM B ont impliqué plusieurs types de souches de méningocoque. Aucun des regroupements temporo-spatial investigués n'a conduit à un dépassement du seuil épidémique. Cependant, la proportion élevée de cas impliquant de façon certaine ou probable la souche B:14:P1.7,16 (responsable de foyers d'hyperendémie en Seine-Maritime et dans la Somme), témoigne de l'introduction de ce clone dans le département de la Manche. Une surveillance renforcée des souches invasives est donc poursuivie en 2011. Face à cette situation, une vaccination par le vaccin MenBvac® des sujets contacts proches de cas pouvant être rattachés à un phénotype B14:P1.7,16 a été recommandée par le Haut conseil de santé publique. (R.A.)

Auteur : Botrel MA, Parent I, Taha MK
Année de publication : 2011
Pages : 15 p.