Vaccination contre les infections invasives à méningocoque C à Dieppe, Seine-Maritime. Évaluation de la couverture vaccinale chez les personnes de 1 à 19 ans pendant la campagne de vaccination par le vaccin MenBvac®, octobre 2008-juin 2009. Rapport final

Publié le 1 septembre 2010
Mis à jour le 6 septembre 2019

Depuis 2003, la Seine-Maritime a été le foyer d'un nombre important d'infections invasives à méningocoque (IIM), en particulier du sérogroupe B. Dieppe et ses communes environnantes ont été particulièrement affectées. Depuis juillet 2006, une campagne de vaccination par le vaccin MenBvac® a été mise en place dans cette zone regroupant six cantons. Le département a connu une augmentation d'incidence des IIM C sur trois années, celle-ci n'ayant pas cependant concerné Dieppe. Nous avons mené une enquête afin d'évaluer la couverture vaccinale antiméningocoque C dans la zone de Dieppe chez les personnes d'1 à 19 ans éligibles pour la vaccination par le vaccin MenBvac®. Une étude transversale a été menée entre octobre 2008 et juin 2009 dans les lieux de vaccination par le vaccin MenBvac®. Les enfants ont été sélectionnés à chaque point de vaccination par sondage systématique stratifié sur quatre catégories d'âge. Les données anonymes ont été recueillies sur un questionnaire structuré comportant non seulement des données vaccinales et démographiques recueillies par le vaccinateur sur le lieu de vaccination mais aussi des données socio-économiques fournies par les parents. Au total, 718 enfants ont été inclus, parmi lesquels 187 étaient couverts, soit une couverture vaccinale antiméningocoque C (redressée) de 22,3 % (IC 95 % : 19,6 %-25,3 %). Cette couverture augmentait chez les plus jeunes (p<0,01) et chez les enfants ayant reçu au moins une dose de MenBvac® (p<0,01). Les difficultés financières étaient évoquées comme une raison fréquente (19 %) de non-vaccination, et 24 % des familles des enfants vaccinés avaient rencontré des difficultés financières pour vacciner leur enfant. Même si les couvertures vaccinales estimées par cette étude étaient relativement élevées pour un vaccin qui n'était ni ecommandé ni remboursé au moment de l'enquête, elles restaient insuffisantes pour considérer que le niveau d'immunité de la population a pu interrompre la circulation des souches de méningocoque C à Dieppe. Les facteurs économiques sont très probablement un élément important dans la décision de vacciner un enfant. Ces données doivent être interprétées avec prudence en raison des limites de l'étude, en particulier l'absence de population de référence. (R.A.)

Auteur : Guthmann JP, Levy Bruhl D, Parent du Chatelet I
Année de publication : 2010
Pages : 15 p.