Épidémie d'infections cutanées à Staphylococcus aureus porteur des gènes codant la leucocidine de Panton-Valentine en milieu scolaire et familial, Val-d'Oise, 2006-2008. Bilan de l'investigation après deux années de suivi

Publié le 1 décembre 2010
Mis à jour le 6 septembre 2019

Cette étude décrit l'évolution d'une épidémie d'infections cutanées à Staphylococcus aureus (Sa) d'origine communautaire et porteur des gènes codant la leucocidine de Panton-Valentine (PVL(+)) chez des élèves d'une école et dans leur entourage familial ainsi que les mesures de contrôle mises en place, dont le dépistage et le traitement d'une colonisation nasale par un Sa PVL(+). Après un signalement de nombreux abcès et furoncles à Sa PVL(+) dans une école élémentaire, la Délégation territoriale du Val-d'Oise effectuait une recherche rétrospective des cas d'infections cutanées et organisait la surveillance de nouvelles infections chez les élèves, leur entourage familial et les enseignants. Après un dépistage d'une colonisation nasale à Sa PVL(+) de toute la population d'étude (n=357), un traitement par application d'un topique nasal à base de mupirocine était proposé aux personnes colonisées. Des dépistages supplémentaires ont été réalisés dans les familles où survenaient de nouvelles infections cutanées. Au 31 octobre de l'année 2008, 53 personnes avaient développé 69 infections cutanées à Sa PVL(+) en quatre vagues successives d'ampleur décroissante. L'incidence cumulée d'une première infection cutanée était de 34,6 % en classe primaire, de 21,3 % en classe maternelle et de 6,5 % dans l'entourage familial des élèves. La prévalence d'une colonisation nasale par le Sa PVL(+) était de 7,3 % (25/339). Une colonisation persistante était observée chez un tiers des personnes ayant reçu une prescription de mupirocine par voie nasale. Dans les familles où de nouvelles infections cutanées apparaissaient, la fréquence d'une colonisation nasale était de 14,1 % chez les personnes dépistées une deuxième fois et de 19,5 % chez celles dépistées une troisième fois. Dans un milieu ouvert, tel qu'un établissement scolaire, le signalement précoce des cas groupés d'infections cutanées est nécessaire. (R.A.)

Auteur : Carre N
Année de publication : 2010
Pages : 20 p.