Etude de l'évaluation des risques sanitaires encourus par la population résidant à proximité de la papeterie Assidoman-Kappa à Mennecy

Publié le 1 janvier 2003
Mis à jour le 6 septembre 2019

Les riverains de la papeterie de Mennecy s'inquiètent de savoir si des composés, odorants ou non, émis par la papeterie implantée sur la commune, sont à l'origine de troubles pour leur santé. L'étude mise en place a pour objectif de quantifier les risques sanitaires encourus par la population exposée de façon prolongée aux polluants émis par la papeterie. La démarche d'évaluation quantitative des risques sanitaires a été mise en oeuvre. La délimitation géographique de la zone d'étude s'est appuyée sur la localisation des plaintes de la population. La population concernée est celle qui réside dans cette zone. Les polluants d'intérêt sont ceux émis au cours du process par la papeterie et qui ont été mesurés sur un des capteurs situés dans cet espace géographique. Les effets sanitaires et les valeurs toxicologiques de référence des polluants ainsi sélectionnés ont été recherchés dans la littérature scientifique. Trois scénarios d'exposition ont été construits pour un adulte sédentaire, un enfant résidant et se déplaçant dans la zone d'étude et un enfant fréquentant l'école située dans cette zone mais habitant à l'extérieur de celle-ci. Les concentrations des polluants dans l'atmosphère sont enregistrées sur un pas de temps hebdomadaire. Elles ont été mesurées lors d'une campagne menée sur 10 semaines consécutives (décembre 2001 - janvier 2002). Les résultats de la caractérisation des risques sont exprimés sous forme de quotient de danger et d'excès de risque individuel. Trois familles de composés sont incluses dans l'étude : les hydrocarbures aromatiques monocycliques, les aldéhydes et cétones, les acides organiques. Au total 25 composés sont identifiés et retenus. Il n'a été possible de quantifier les risques sanitaires que pour 7 d'entre eux, en raison d'absence de données pour les autres. Les résultats des concentrations des polluants dans l'air indiquent une homogénéité spatiale dans la zone d'étude. Les variations temporelles enregistrées sont faibles et sont principalement liées aux évolutions des conditions météorologiques au cours de la période de mesure. Ainsi, la concentration hebdomadaire moyenne de chaque polluant sur l'ensemble de la zone et la période d'étude a été retenue pour estimer l'exposition sur le long terme (quelques années) ; la concentration maximale hebdomadaire enregistrée sur l'un des capteurs a servi de base au calcul de l'exposition subchronique (quelques semaines d'exposition). Les risques sanitaires encourus par la population sont tous inférieurs ou égaux à la valeur repère classiquement retenue par de nombreuses instances nationales et internationales. Les risques les plus élevés sont calculés pour le cas le plus défavorable de l'adulte sédentaire qui vivrait la quasi-totalité des jours de sa vie dans la zone d'étude et soumis en permanence à la concentration moyenne (exposition chronique). Il n'y a pas de risques sanitaires inacceptables liés à une exposition à moyen et long terme aux composés inclus dans l'étude. Par ailleurs, les concentrations des polluants enregistrées dans la zone d'étude sont spatialement homogènes ; elles sont du même ordre de grandeur que celles mesurées habituellement dans une atmosphère urbaine. Ainsi, l'imputabilité de la papeterie à la pollution atmosphérique et à l'exposition des populations semble très modeste. Cependant, le déroulement de cette démarche a permis d'identifier des polluants pour lesquels le manque d'information a empêché toute quantification possible des risques sanitaires et donc les axes de recherche à développer pour combler ces lacunes. (R.A.)

Auteur : Dor F, Germonneau P
Année de publication : 2003
Pages : 37 p.