Bulletin de santé publique arboviroses en Ile-de-France. Aout 2021.

Publié le 7 septembre 2021
Mis à jour le 7 septembre 2021

Synthèse

Depuis 2004 où il a été identifié pour la première fois dans les Alpes-Maritimes, le moustique « tigre » Aedes albopictus, vecteur capable de transmettre les virus de la dengue, du chikungunya et du Zika, a progressivement étendu son aire géographique d’implantation en France métropolitaine.

Présent en Île-de-France depuis 2015, lorsque son implantation a été objectivée dans le département du Val-de-Marne, Aedes albopictus est considéré comme implanté et actif dans des communes de tous les départements de la région à l’exception du Val-d’Oise.

Afin de lutter contre le risque d’arboviroses sur le territoire métropolitain, un système de surveillance intégrée a été mis en place en 2006. Il repose sur une surveillance épidémiologique basée en premier lieu sur le dispositif de Déclaration obligatoire (DO) des cas confirmés biologiquement. La surveillance est renforcée pendant la période d’activité du moustique (du 1er mai au 30 novembre) par un rattrapage des cas non déclarés par le dispositif de DO, identifiés à partir des données des laboratoires d’analyses médicales. L’identification et l’investigation de l’ensemble de ces cas permettent d’orienter les actions de Lutte antivectorielle (LAV), mises en œuvre par des opérateurs de démoustication, dont l’objectif est de lutter contre le risque qu’un cycle de transmission autochtone s’établisse sur le territoire métropolitain pendant la période d’activité du moustique.
Ce bulletin présente le dispositif de surveillance des arboviroses en métropole et dresse les bilans épidémiologique et entomologique des saisons de surveillance renforcée pour les années 2019 et 2020 en Île-de-France.

Points clés

  • Limité initialement aux départements où la présence d’Aedes albopictus est avérée, le dispositif de surveillance renforcée a été étendu en 2020 à l’ensemble des départements métropolitains. 
  • En 2019, les départements d’Île-de-France concernés étaient Paris (75), la Seine-et-Marne (77), l’Essonne (91), les Hauts-de-Seine (92), la Seine-Saint-Denis (93) et le Val-de-Marne (94). 
  • 252 cas ont été signalés au cours de la saison 2019, principalement des cas de dengue importés majoritairement d’Asie du Sud-Est.
  • 419 cas ont été signalés au cours de la saison 2020, principalement des cas de dengue importés majoritairement des Antilles.
  • Aucune transmission secondaire autochtone n’a été identifiée sur la région au cours de ces deux saisons.
  • Le nombre estimé de cas virémiques présents au moins un jour en région Île-de-France était de 191 en 2019 (75,8 % des cas) et de 344 en 2020 (82,1 % des cas).
  • Malgré l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les déplacements en 2020, 609 prospections entomologiques ont été réalisées contre 259 en 2019, et 8 traitements adulticides ont été réalisés contre 3 en 2019. 
  • Deux nouvelles maladies sont à déclaration obligatoire depuis le 12 mai 2021 : le Virus du Nil Occidental (VNO) (West Nile Virus, WNV) et l’encéphalite à tique (Tick-Borne Encephalitis, TBE).