Epidémie d'infections cutanées à Staphylococcus aureus porteur des gènes codant la leucocidine de Panton-Valentine en milieu scolaire et familial

Publié le 1 juillet 2011
Mis à jour le 6 septembre 2019

Objectifs : Décrire, sur deux ans, une épidémie d'infections cutanées à Staphylococcus aureus porteurs des gènes codant la leucocidine de Panton-Valentine (Sa PVL(+)) en milieu scolaire. La prévalence d'une colonisation nasale a été estimée dans les familles où survenaient de nouvelles infections cutanées malgré les mesures de contrôles et de prévention. Patients et méthodes : En octobre 2006, après un signalement d'abcès et furoncles à Sa PVL(+) dans une école élémentaire, une recherche rétrospective des infections cutanées évocatrices d'un Sa ainsi que la surveillance et le traitement de nouvelles infections survenant chez les élèves et dans leur entourage familial étaient effectués. Après un premier dépistage systématique d'une colonisation nasale à Sa PVL(+), des dépistages supplémentaires ont été réalisés dans les familles où survenaient de nouvelles infections cutanées. Résultats : Au 31 octobre 2008, 53 personnes répartis dans 30 familles avaient développé 69 infections cutanées en quatre vagues successives d'ampleur décroissante. L'incidence cumulée d'une première infection cutanée était de 34,6 % en classe primaire, de 21,3 % en classe maternelle et de 6,5 % dans l'entourage familial des élèves. Plusieurs cas ont été signalés dans 13 familles, les sept membres d'un foyer familial ayant développé une ou plusieurs infections cutanées au cours du suivi. La fréquence d'une colonisation nasale variait de 14,1 % à 19,5 % au cours des dépistages successifs. Conclusion : Le signalement précoce des cas groupés d'infections cutanées à Sa PVL(+) est nécessaire pour renforcer l'efficacité des mesures d'hygiène et de prévention et limiter ainsi le risque de voir l'épidémie perdurer.

Auteur : Carre N, Herbreteau N, Askeur N, Dabas JP, Sillam F, Pinchon C, Bes M, Tristan A, Vandenesch F
Médecine et maladies infectieuses, 2011, vol. 41, n°. 7, p. 364-71