Pratiques du dépistage du cancer du sein à Paris : résultats de l'enquête Osapiens 2006

Publié le 7 octobre 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

Le dépistage organisé du cancer du sein, mis en place à Paris en 2003, présente par rapport au dépistage individuel avec lequel il coexiste des avantages de contrôle de qualité et d'évaluation. L'enquête Osapiens (Observatoire de la santé des Parisiens), conduite en 2006, a permis d'interroger un échantillon représentatif de 442 Parisiennes sur leurs recours à la mammographie. Les femmes âgées de 50 à 74 ans lors de leur dernière mammographie ont été interrogées sur leurs pratiques de dépistage afin de mieux décrire les profils des femmes qui recourent au dépistage individuel ou au dépistage organisé. Parmi la population cible, 75,4 % [67,1-82,2] des femmes déclarent avoir passé une mammographie de dépistage au cours des deux années précédentes. Seules 27,3 % [22,9-32,1] ont participé au dépistage organisé. Les motivations de recours varient selon le type de dépistage : les femmes ayant eu recours au dépistage organisé (vs dépistage individuel) déclarent avoir été davantage motivées par les campagnes d'information (54,2 % vs. 15,9 % p=0,01) ainsi que par la présence d'un cancer chez une personne proche (19,3 % vs. 4,2 % ; p<0,01). Le suivi gynécologique régulier apparaît comme le principal déterminant du dépistage, qu'il soit individuel ou organisé OR=8,0 [4,7-13,6]. Les non-fumeuses participent aussi davantage, ainsi que celles qui déclarent les plus hauts niveaux d'étude. Cette tendance qui se dégage en fonction du niveau d'éducation, laisse supposer une différence de profils socio-économiques entre les utilisatrices du dépistage individuel et du dépistage organisé.(R.A.)

Auteur : Gueguen J, Cadot E, Spira A
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2008, n°. 37, p. 332-5