COVID-19 : point épidémiologique en Bourgogne et Franche-Comté du 4 juin 2020

Publié le 5 juin 2020
Mis à jour le 5 juin 2020

Résumé

Situation en Bourgogne-Franche-Comté

Avec un premier cas confirmé le 26 février 2020, la Bourgogne-Franche-Comté (BFC) a été l’une des premières régions en France confrontées à l’épidémie de COVID-19. L’impact majeur de cette épidémie sur la population - et en particulier les personnes les plus vulnérables dont les personnes âgées - présente des disparités géographiques qui sont le reflet de l’intensité de la circulation du virus avant la mise en oeuvre des mesures de confinement général, le 17 mars 2020. En semaine 17 (du 20 au 26 avril 2020), la tendance était à la baisse pour plusieurs indicateurs de recours aux soins, en ville comme à l’hôpital. La région a présenté pendant 6 semaines un excès significatif de la mortalité toutes causes et tous âges de la semaine 12 (16 au 22 mars 2020) à la semaine 17 (20 au 26 avril 2020), avec un pic en semaine 14 (30 mars au 5 Avril).

Tendances observées

En semaine 22 (du 25 au 31 mai 2020) et pour la neuvième semaine consécutive, le nombre d’actes SOS Médecins et de passages aux urgences pour suspicion de COVID-19 reste faible. La circulation du virus dans les ESMS (dont les Ehpad) de la région est limitée depuis un mois. La mortalité en semaine 19 est comparable à celle des années précédentes. A ce stade de l’épidémie, 1015 décès en établissements hospitaliers ont été dénombrés.

Quelles implications de santé publique dans notre région ?

Dans la phase actuelle de déconfinement, l’enjeu majeur pour éviter une reprise épidémique est d’identifier et d’isoler les personnes potentiellement infectées et leurs contacts afin de stopper les chaines de transmission le plus précocement possible. A cette fin, un important dispositif de traçage des contacts a été déployé. Il est structuré en trois niveaux qui travaillent ensemble 7 jours sur 7 :

  • Les professionnels de santé (notamment les médecins libéraux et les laboratoires) sont en première ligne pour la prise en charge des cas et l’identification du premier cercle des contacts.
  • Les plateformes locales de contact-tracing, réunissant des compétences de l’Assurance maladie et de l’Agence régionale de santé, sont chargées de l’identification et du suivi des nouveaux cas et de leur accompagnement (mise en isolement et respect du confinement, arrêt de travail, diagnostic, identification des contacts, suivi des cas et de leurs contacts).
  • Ce dispositif est complété par des cellules d’expertises départementales et régionale associant des compétences multidisciplinaires (ARS, Santé publique France, Cpias, Education nationale….) indispensables à l’identification, la caractérisation et la gestion précoces de toute situation de cas groupés (clusters) ou reprise localisée de l’épidémie.

Dans cet objectif de contrôle des chaines de transmission, les regroupements de cas identifiés sont investigués dans la crainte de l’émergence d’un cluster. La persistance d’une circulation du virus à bas bruit, sur l’ensemble de la région, montre que l’épidémie pourrait repartir si les mesures d’hygiène et de distanciation sociale préconisées ne sont pas observées avec rigueur par la population. Les signalements quotidiens témoignent aussi de l’action du dispositif de veille et de traçage des contacts
dans sa capacité à repérer ces situations pour mieux les contrôler.

Après 3 semaines de déconfinement, l’ensemble des indicateurs (en ville comme en établissements sanitaires/médico-sociaux) confirment la stabilisation de l’épidémie à un niveau faible, sans reprise actuellement perceptible dans la région. Avec la reprise progressive des activités personnelles et professionnelles et des déplacements, le respect des gestes et mesures barrières demeure essentiel, tant au niveau individuel que collectif. Chacun de nos concitoyens peut contribuer à protéger son
entourage en continuant à respecter les mesures barrières préconisées dans les messages de prévention.