Surveillance sanitaire en région Bourgogne et Franche-Comté. Point au 22 février 2018.

Publié le 6 mars 2018
Mis à jour le 20 juin 2019

A la Une - Dépistage organisé du cancer colorectal – une participation insuffisante

Avec près de 45 000 nouveaux cas en France dont près de 21 000 cas chez les femmes et plus de 24 000 cas chez les hommes, le cancer colorectal reste le 2e cancer le plus meurtrier avec 18 000 décès par an. Dans 90 % des cas, ce cancer peut être guéri lorsqu'il est détecté à un stade précoce. Le dépistage organisé du cancer colorectal s'adresse aux femmes et aux hommes âgés de 50 à 74 ans, ne présentant ni symptômes, ni facteurs de risque autre que l'âge - soit 16,5 millions de personnes qui sont invitées tous les 2 ans, à réaliser un test de dépistage. Depuis avril 2015, le test immunologique (OC-sensor®) a été intégré dans le programme national de dépistage organisé. Plus facile d'utilisation que l'ancien test Hémoccult® au Gaïac, il est aussi plus performant en permettant de détecter 2,4 fois plus de cancers et 3,7 fois plus d'adénomes avancés (lésions précancéreuses).Selon les derniers chiffres publiés par Santé publique France, le taux de participation au programme national de dépistage, malgré une légère hausse depuis la période 2014-2015 (23,1 %), reste en dessous des recommandations européennes d'un seuil minimum de 45 %. Il est de 33,5 % sur la période 2016-2017 versus 29,0 % sur la période 2015-2016.Ce taux est plus élevé chez les femmes que chez les hommes (34,7 % vs 32,1 %, respectivement), quelle que soit la classe d'âge.Il augmente avec l'âge chez les hommes de 28,1 % entre 55-59 ans à 39,5 % à 70-74 ans et chez les femmes de 33,3 % entre 55-59 ans à 38,1 % à 70-74 ans.On observe une disparité territoriale des taux de participation (carte). Les taux sont particulièrement bas (< 25 %) pour 8 départements (Corse, Guyane, Ardèche, Paris, Lozère, Ariège, Alpes-Maritimes et Hérault). Les taux les plus élevés sont retrouvés en Saône-et-Loire (47,3 %) et en Ille-et-Vilaine (50,6 %), deux départements où le test immunologique est envoyé à titre expérimental directement aux personnes.invitées lors de la 2e relance. En Bourgogne-Franche-Comté le taux de participation régional est de 39,7 % et hormis la Saône-et-Loire, tous les taux départementaux sont en dessous de 45 %, avec notamment celui de la Nièvre à 30 %.Dans ce contexte, l'Institut national du cancer se mobilise afin que le grand public prenne conscience de la dangerosité de ce cancer et de l'opportunité de réaliser le dépistage afin de favoriser la précocité des diagnostics et d'augmenter les chances de guérison. Il rappelle également qu'une consultation chez le médecin traitant est l'occasion d'aborder le sujet. Enfin, l'Institut a fait du dépistage du cancer colorectal une action prioritaire pour l'année 2018.

Année de publication : 06/03/2018