Surveillance sanitaire en région Bourgogne et Franche-Comté. Point au 30 mars 2017.

Publié le 3 avril 2017
Mis à jour le 20 juin 2019

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Mortalité hivernale en Bourgogne Franche-Comté

L'analyse de la mortalité, toutes causes confondues, est réalisée chaque semaine à l'échelon national et régional, à partir des données d'état-civil d'environ 3 000 communes françaises, enregistrant près de 80 % de la mortalité. Le nombre hebdomadaire attendu de décès est estimé par Santé publique France à partir du modèle statistique développé dans le cadre du projet Européen EuroMomo et utilisé par 19 pays européens, prenant en compte les données historiques sur 6 années, la tendance générale et les fluctuations saisonnières. Ces données de mortalité (administratives) transmises par l'Insee ne permettent pas de disposer des causes de décès. Toutefois, la contribution de la grippe dans la hausse de mortalité hivernale est connue pour être importante, notamment lors de la circulation du virus A(H3N2) qui impacte particulièrement les sujets âgés (cf. PE 2017/10). C'est le cas de l'épidémie de grippe de cet hiver, dominée par ce virus et qui a duré environ dix semaines (du 5 décembre 2016 au 12 février 2017) : un nombre de 21 200 décès en excès par rapport à la mortalité attendue sur cette période a été estimé. Ce nombre est comparable à celui de l'hiver 2014-2015 (18 300 décès en excès), pendant lequel la circulation du virus A(H3N2) était dominante. D'après une modélisation statistique récente, environ 14 400 décès parmi ces 21 200 (68 %) sont attribuables à la grippe.En Bourgogne Franche-Comté (cf. figure), comme dans les autres régions métropolitaines, la mortalité est habituellement plus forte en période hivernale (courbe rouge, qui suit les fluctuations naturelles de la mortalité), avec des hausses marquées et significatives (au-dessus du seuil statistique en vert). Cet excès de mortalité est visible pendant l'hiver 2016-2017 (1 550 décès toutes causes en excès sur les 10 semaines d'épidémie par rapport au nombre attendu, avec un pic pendant les deux premières semaines de janvier), concomitant à l'épidémie de grippe et aux autres épidémies hivernales (bronchiolite, gastroentérite). Cet excès a aussi été observé pendant l'hiver 2014-2015, mais pas en 2013-2014 et peu en 2015-2016 (hiver pendant lequel l'épidémie de grippe avait été tardive). Cet excès a aussi été observé en été, du 29 juin au 19 juillet, au décours de la vague de chaleur de 2015.La part attribuable à la grippe ne peut pas être calculée précisément à une échelle régionale, mais l'estimation nationale confirme qu'une grande majorité des décès en excès en Bourgogne Franche-Comté cet hiver était lié à l'épidémie de grippe. D'autres raisons doivent cependant être évoquées pour expliquer cet excès de décès : d'abord, une proportion de personnes âgées supérieure à la moyenne nationale dans notre région, ce qui explique que l'impact de la grippe sur la mortalité puisse être plus fort que dans d'autres régions , ensuite l'impact d'autres facteurs ne peut être écarté (circulation du virus respiratoire syncytial responsable des bronchiolites et infections respiratoires, pollution atmosphérique, …) , enfin le froid peut jouer aussi un rôle en hiver, comme la chaleur en été, dans notre zone de climat continental (Grand Est, Bourgogne Franche-Comté, Auvergne Rhône-Alpes).

Année de publication : 03/04/2017