Surveillance sanitaire en région Bourgogne et Franche-Comté. Point au 20 juillet 2017.

Publié le 26 juillet 2017
Mis à jour le 20 juin 2019

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Point sur les infections à entérovirus au 20 juin 2017

Une augmentation des diagnostics d'infections à entérovirus (EV) est observée chaque année, en France, en été et automne. Le pic estival est habituellement observé fin juin-début juillet. Les manifestations les plus fréquemment rapportées et diagnostiquées sont neurologiques, majoritairement représentées par des méningites ne nécessitant qu'un traitement symptomatique et évoluant rapidement vers la guérison sans séquelles. Elles touchent surtout les enfants de moins de 15 ans. La transmission du virus se fait par contact de personne à personne ou via des objets ou aliments contaminés à partir des virus excrétés au niveau du rhinopharynx ou dans les selles.En France, la surveillance des infections à EV est assurée depuis 2000 par un réseau de laboratoires volontaires (Réseau de surveillance des entérovirus (RSE), coordonné par le Centre national de référence (CNR) et Santé publique France). Cette surveillance cible majoritairement les infections neuro-méningées à EV. Par ailleurs, depuis 2012, le CNR a mis en place une surveillance hospitalière renforcée des infections à EV sévères (notamment néonatales et respiratoires) et une surveillance communautaire des syndromes pied-main-bouche. En complément, une surveillance des passages aux urgences pour un diagnostic de méningite à EV est assurée par le réseau Oscour® de Santé publique France.L'analyse des données de surveillance laisse penser qu'au cours de l'été 2017, le nombre d'infections à EV pourrait être plus élevé que celui observé au cours de ces deux dernières années, sans que n'ait été signalée à ce jour d'augmentation du nombre de formes cliniques sévères, en particulier neurologiques. Les services d'urgences inclus dans Oscour® ont commencé à observer une augmentation progressive du nombre de passages aux urgences pour méningites virales à partir de la semaine 16 (17 au 23 avril 2017), s'accentuant de façon marquée les semaines suivantes pour atteindre un pic en semaine 26 (du 26 juin au 2 juillet 2017) suivi d'une décroissance rapide. Au cours du mois de juin, le nombre hebdomadaire de cas était supérieur à celui observé sur la même période au cours des deux années précédentes, augurant une épidémie de méningites à EV potentiellement plus marquée cette année. Les données en provenance du RSE montrent les mêmes tendances. Au 20 juin 2017, 432 cas d'infection avec détection positive de l'EV dans le liquide céphalo-rachidien ont été déclarés par les laboratoires du RSE.Les infections à EV restent le plus souvent bénignes, avec un nombre important de cas asymptomatiques. Toutefois, toute symptomatologie fébrile associée à une symptomatologie neurologique doit faire évoquer le diagnostic d'infection à EV et impose une consultation médicale. Dans l'entourage des patients, le renforcement des règles d'hygiène familiale et/ou collective (lavage des mains notamment) est impératif afin de limiter la transmission de ces virus, notamment aux personnes immunodéprimées ou aux femmes enceintes.

Année de publication : 26/07/2017