Surveillance sanitaire en région Bourgogne et Franche-Comté. Point au 24 novembre 2016.

Publié le 30 novembre 2016
Mis à jour le 20 juin 2019

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Émergence en France d'une nouvelle résistance plasmidique à la colistine (gène mcr-1) chez les entérobactéries

La résistance plasmidique à la colistine (gène mcr-1) chez les entérobactéries a été détectée pour la première fois en Chine fin 2015. Elle représente un risque pour la santé publique car la colistine est l'un des rares antibiotiques encore actif sur les souches d'entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC) - principales Bactéries Hautement Résistantes émergentes (BHRe). Son caractère plasmidique lui permet d'être très facilement transférable entre bactéries.Des souches résistantes à la colistine ont été isolées par la suite par plusieurs autres pays dans l'environnement, la nourriture, les animaux, mais aussi chez l'homme : particulièrement en Chine (premier pays utilisateur de colistine en santé animale), dans quelques pays d'Europe (dont l'Allemagne, le Royaume Uni), au Canada, et plus récemment aux Etats-Unis. La dissémination internationale, et notamment en Europe, de ce gène de résistance est ainsi confirmée, tel que souligné en mars 2016 dans une synthèse publiée par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Une évaluation de risque rapide concernant cette émergence a été publiée par l'ECDC le 15 juin 2016.En France depuis juillet 2016, plusieurs souches d'entérobactéries porteuses du gène mcr-1 de résistance plasmidique à la colistine ont été identifiées. Il s'agit soit de souches identifiées lors d'études rétrospectives (2 souches en Nouvelle-Calédonie, 1 à Marseille et 1 à Angers), soit de souches isolées en septembre/octobre chez des patients hospitalisés dans 4 établissements de santé (4 cas confirmés : 2 en Auvergne-Rhône-Alpes et 2 en Ile-de-France). Ces 4 souches étaient issues de prélèvements de dépistage. Ces patients ont été isolés lors de leur hospitalisation, mis en précautions complémentaires contacts (PCC) et les patients contacts autour de ces cas ont été dépistés, selon les recommandations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) concernant la prise en charge des patients porteurs d'une BHRe. Aucun cas secondaire n'a été identifié.Cette détection en France chez l'homme était attendue compte tenu de la circulation de ce mécanisme de résistance depuis plusieurs années dans d'autres pays et de sa détection par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) chez l'animal et dans plusieurs types de produits alimentaires.Cette nouvelle émergence n'a actuellement aucun impact clinique chez les patients mais nécessite d'être surveillée avec attention. Maîtriser sa diffusion est un enjeu majeur pour limiter le risque de voir apparaître à terme des souches totalement résistantes aux antibiotiques, responsables d'infections qui ne pourraient alors pas être traitées

Année de publication : 30/11/2016