Surveillance sanitaire en région Bourgogne et Franche-Comté. Point au 17 décembre 2015.

Publié le 18 décembre 2015
Mis à jour le 12 mai 2019

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Zika associé à des microcéphalies et des syndromes de Guillain-Barré.Le virus Zika est génétiquement proche de celui de la dengue. Il s'agit d'un arbovirus transmis par les moustiques du genre Aedes. En 2007, une épidémie d'infection à virus Zika a été décrite en Micronésie alors qu'il circulait jusque là régulièrement dans plusieurs pays d'Afrique et d'Asie, sans provoquer d'épidémie notable. En 2013-2014, la Polynésie française a connu une importante épidémie (suivie d'une épidémie de dengue, puis de chikungunya pendant l'été austral 2014-2015). Le virus avait alors infecté les trois-quarts de la population avec des épisodes décrits comme modérément fébriles, souvent accompagnés d'éruption, mais spontanément résolutifs sur 3 à 7 jours, sans signe de gravité. Deux-tiers des cas avaient vraisemblablement présenté une forme asymptomatique. Plus de 600 cas ont été rapportés en moins de 3 semaines. Parallèlement, des cas de syndromes de Guillain-Barré (42 cas sur une période de 4 mois), encéphalites et méningo-encéphalites étaient signalés par le service du Centre Hospitalier de Polynésie française. Cinq cas de dysfonctionnement néonatal du tronc cérébral ont également été rapportés.En octobre 2015, le Brésil a signalé à l'OMS une augmentation inhabituelle des cas de microcéphalie néonatale dans les états du nord-est, contemporaine d'une épidémie de Zika. Plusieurs causes ont été envisagées (toxique, infectieuse, génétique, nutritionnelle). Au total, 121 cas ont été signalés avec des manifestations neurologiques et le syndrome de Guillain-Barré, tous avec un historique de symptômes d'infection au virus Zika. En novembre, les premiers cas autochtones de Zika ont été décrits au Cap Vert, confirmés par l'Institut Pasteur de Dakar. Plus récemment en décembre, une PCR positive en Guyane (probablement importée du Surinam) et une sérologie positive en Martinique ont été rapportées. Les éléments cliniques et épidémiologiques sur les premiers cas probables de Zika en Martinique font craindre une émergence et une transmission autochtone de ce virus dans les départements français d'Amérique.Si aucun cas autochtone n'a été rapporté en métropole, la présence du vecteur Aedes albopictus dans le sud de l'Europe rend aussi possible l'émergence de cette infection dans ces régions durant la saison estivale. Une publication de l'ECDC le 10 décembre dernier indique que les épidémies de Zika sont potentiellement associées à des microcéphalies et des syndromes de Guillain-Barré. Les auteurs proposent des mesures pour limiter la propagation de l'épidémie en Europe : améliorer la détection des cas d'importation, renforcer la capacité des laboratoires à identifier le virus, exclure les donneurs de sang ayant voyagé dans les zones endémiques, sensibiliser les professionnels de santé aux patients revenant de ces zones, éviter qu'un patient infecté se fasse piquer par un moustique Aedes pendant la première semaine de la maladie, adapter la surveillance prénatale en fonction du niveau d'exposition au vecteur.

Année de publication : 18/12/2015